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LES LUMIERES SUR CERTAINS ASPECTS DU SYSTEME POLITIQUE RWANDAIS

LES LUMIERES  SUR CERTAINS ASPECTS DU SYSTEME POLITIQUE RWANDAIS

L’actualité contraint le citoyen à s’accrocher. Surtout lorsqu’elle évolue vite. A l’heure où nous rédigeons ces quelques lignes en effet les nouvelles qui viennent du Rwanda en matière politique ne sont pas du tout rassurantes. Les opposants politiques y sont exécrablement malmenés.  Mais nous persistons à penser que bientôt le peuple rwandais secouera le joug qui l’accable.

De l’oppression

Paul Kagame, actuel présedent du Rwanda


« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers » Rousseau

Un peuple conquis n’est tenu à rien du tout envers le conquérant, sinon qu’à lui obéir autant qu’il y est forcé. L’état de guerre subsiste entre eux comme auparavant, leur relation même en est l’effet.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’on ne peut concilier les mots « droit et occupation ». Ces mots, occupation et droit, sont contradictoires ; ils s’excluent mutuellement. Donc d’un homme à un peuple, ce discours sera toujours insensé parce qu’il revient à dire: “ Je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j’observerai tant qu’il me plaira, et que tu observeras tant qu’il me plaira ”.[1]

Le FPR et son chef le savent : Il y aura toujours une grande différence entre soumettre une multitude et régir une société. Que des hommes épars soient successivement asservis à un seul, en quelque nombre qu’ils puissent être, je ne vois là qu’un maître et des opprimés, je n’y vois point un peuple et son chef ; c’est si l’on veut une agrégation, mais non pas une association ; il n’y a là ni bien public ni corps politique. Cet homme, eût-il asservi la moitié du monde, n’est toujours qu’un particulier ; son intérêt, séparé de celui des autres, n’est toujours qu’un intérêt privé. Si ce même homme vient à périr, son empire après lui reste épars et sans liaison, comme un chêne se dissout et tombe en un tas de cendres, après que le feu l’ait consumé.[2]

Et Dieu sait les instabilités qui suivent les départs de ces dictateurs.

De l’absence des partis politiques et de la volonté générale

Que personne ne se trompe: le peuple ne peut jamais renoncer à sa liberté. En effet, comme l’écrit A. Sen, « La démocratie a toujours été désirable. L’espérance de la liberté en est la force profonde et, comme nul homme sensé ne peut raisonnablement plaider pour la servitude, elle est inscrite dans l’essence de l’humanité.

(…) Il faut donc s’en convaincre : la démocratie n’est pas seulement, comme on l’a longtemps pensé, un régime politique possible parmi d’autres modèles de gouvernement. (…) Elle appartient à l’horizon de la nature humaine, à la fois plein de lumière et chargé de nuages »[3].

Et quand il se fait des manigances, des partis politiques aux dépens de l’Etat et de son peuple, la volonté de chacun de ces partis politiques devient particulière par rapport à celle de l’Etat.  Et quand l’un de ces partis est si grand qu’il l’emporte sur tous les autres, il n’y a plus de volonté générale, et l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier. Ces partis défendent toujours des intérêts particuliers, qui jusqu’ici ont réussi à faire échouer la démocratie. Au Rwanda cela se traduit par l’emprise du FPR sur l’Etat lui-même tellement que pendant ses campagnes électorales le Président Kagame n’hésite pas à confondre son organisation, le FPR, à l’Etat Rwandais lui-même !

Et pourtant s’il y a des partis politiques, il faut en multiplier le nombre. Ces précautions sont les seules bonnes pour que la volonté générale soit toujours éclairée, et que le peuple ne se trompe point. Il est de notoriété publique que cela ne peut pas être un des soucis des institutions faibles comme celles de Kigali.

Pacifique H.


[1] J. J. Rousseau, Du contrat social, L. I, Chap.  IV.

[2] Idem., chap. V.

[3] A. SEN, La démocratie des autres – pourquoi la liberté n’est pas une invention de l’Occident, Manuels Payot, Paris, 2005, p, 86.

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