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RWANDA : LE MASSACRE DE KIBEHO 22 AVRIL 1995

RWANDA : LE  MASSACRE  DE KIBEHO 22 AVRIL 1995

Massacres de Kibeho

Massacres de Kibeho


Le 22 Avril 1995, au camp de Kibeho au Rwanda, des soldats de l’Armée patriotique rwandaise (branche armée du FPR) encerclent quelques 100 000 déplacés internes, regroupés dans un espace restreint et qui refusaient de rentrer dans leurs villages au motif qu’ils étaient systématiquement massacrés par l’APR pour le simple fait qu’ils étaient Hutu.
Sous les yeux d’une demi douzaine d’agences de l’ONU, de 3300 casques bleus et de près de 120 ONG dont Oxfam et Médecins sans frontières, 2500 soldats de l’APR utilisent des armes automatiques, des lance-roquettes et des grenades, assassinant selon les sources, entre 4000 et 8000 hommes, femmes ou enfants.
En un peu moins d’un après-midi, les soldats de l’APR firent presque autant de victimes qu’à Srebrenica, considéré comme le plus grand massacre en Europe depuis la deuxième guerre mondiale et ayant justifié quasiment à lui seul la création d’un Tribunal pénal international.
Le ministre qui était en charge du ministère de la Réhabilitation et des déplacés de guerre au Rwanda Jacques BIHOZAGARA est à ce titre responsable de ces crimes contre l’humanité et n’a jusqu’à présent jamais été inquiété, au contraire, il a essayé de faire taire ceux qui ont osé montrer sa responsabilité à l’instar du procès qu’il a perdu contre Marie Roger Biloa et Africa international times.
Monsieur Bihozagara n’est pas seul responsable car militairement cette opération fût menée par le Général Fred IBINGIRA qui lui aussi se pavane toujours en liberté et ne fût jamais inquiété pour ces crimes.
Massacre de Kibeho

Massacre de Kibeho


Nous ne pouvons oublier l’image du président de l’époque, Pasteur BIZIMUNGU enjambant des cadavres et déclarant qu’ils ne sont que 300 ou 400, comme si le nombre diminuait la gravité de l’affaire. Les humanitaires et les casques bleus qui étaient sur place ont pris des photos qui témoignent de l’horreur du drame, notamment Mark Cuthbert-Brown que le président à l’époque surnommait « Le major britannique » et Alexandre Castanias.
D’autres casques bleus, à l’instar de Terry Pickard, casque bleu australien, ont mis par écrit l’horreur dont ils ont été témoins.
Malgré le retentis provoqué par ces massacres dans la presse, cela ne suscita aucune réaction de la communauté internationale, probablement éclipsés par le génocide perpétré contre la minorité Tutsi une année auparavant au Rwanda.
Les casques bleus et les ONG qui étaient sur place ne firent pas grand-chose.
Par son silence  la communauté internationale venait  d’octroyer un permis de tuer aux troupes du général Paul Kagame car une année plus tard ils réitèrent leur coup mais cette fois-ci au Congo, ou les exterminations de populations civiles encore plus systématiques, au point que dans un récent rapport de l’ONU, le terme de génocide est évoqué pour qualifier les atrocités commises par ces troupes contre les réfugiés Hutus au Zaïre.

Christian MUTWARE
Jambonews

Plus d’images et infos :
http://www.pbase.com/kleine/cuthbertbrown_kibeho
http://www.pbase.com/kleine/alex_photos
http://www.anzacday.org.au/history/peacekeeping/anecdotes/kibeho.html
http://desk.rwandainfo.de/genocide_s_1_114.html

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