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RDC-Elections: "Rumble in the jungle"

RDC-Elections: "Rumble in the jungle"

RDC - Elections : Rumble in the Jungle

RDC - Elections : Rumble in the Jungle


Tel  fût qualifié le combat du siècle qui opposa  dans les entrailles de la brousse africaine le 30 octobre 1974 un certain Mohamed Ali  alors champion déchu à la reconquête de sa gloire et le cogneur –bourreau Georges Foreman , nouveau champion du monde et puncheur expéditif de son État.
Le décor était ainsi planté pour faire vivre au monde entier ce qui restera à ce jour l’un des plus grands spectacles de l’histoire du sport.
37 ans plus tard un affrontement de taille a lieu dans le même cadre mais cette fois-ci avec des acteurs différents et dans un domaine tout autre. LE SPHYNX vs LE RAIS.

État actuel

7 jours après le scrutin, les spéculations vont bon train sur le nom du futur vainqueur mais l’on peut dors et déjà affirmer que l’enchevêtrement de l’issue est plus que probable car plusieurs signes avant-coureur nous font craindre des empoignades funestes.

Faits

Après la clôture définitive des scrutins, L’UDPS parti cher à Etienne Tshisekedi s’empressait de rendre publique les différents résultats récoltés auprès de ses témoins avec les procès verbaux de chaque bureau de vote comme pièces à conviction, usurpant ainsi la primauté de l’annonce à la commission électorale nationale indépendante (CENI).
Ces résultats provisoires donnaient TSHISEKEDI vainqueur des élections avec un score de 54% face à KABILA (31%).
Lentement mais surement, ces résultats informels provoquèrent leurs effets auprès de l’opinion tant nationale qu’internationale alimentant chimères et autres rumeurs les plus utopiques.
Fort de cet avantage psychologique, l’UDPS nous a exposé un visage qu’on ne lui connaissait pas. Serein et sûr de sa victoire face à la majorité et à limite de la condescendance face aux autres partis de l’opposition.
Cette période de grâce n’allait pas durer, c’était sans compter sur la pugnacité du président de la (CENI) NGOY MULUNDA qui allait sonner le glas de cette réjouissance anticipée.
Ainsi, ce vendredi 2 décembre les premiers résultats compilés de 15% des bureaux devote étaient publiés par l’organe officiel (la CENI), donnant une large avance à KABILA(51 %) contre 31 % à TSHISEKEDI, assenant à l’UDPS un crochet suffisamment puissant pour le faire descendre de son nuage et occasionnant en même temps un second souffle au PPRD qui paraissait légèrement groggy après les premiers assauts de l’UDPS.
C’est ce samedi à 20h que le 3ème round a eu lieu et comme on pouvait s’y attendre, l’UDPS légèrement sonné par le travail au corps de la veille a eu du mal à retrouver les esprits et c’est une fois de plus la CENI de par sa bouche attitrée à savoir le pasteur NGOY MULUNDA qui portera un jump-punch dévastateur sur le vieux sphinx en publiant les résultats de 33 % des bulletins compilés. Et cette fois le renversement de la tendance paraît relever d’un défi herculéen ( 1 million de voix séparent désormais les 2 au profit de KABILA)
Abdiquera ou n’abdiquera pas? Telle est la question.

Analyse du paysage

Que dire de ces 3 premiers rounds; entre intimidations, pressions psychologiques, coups bas de part et d’autre, même les bookmakers les plus aguerris auraient du mal à nous prédire son issue.
Les conditions d’organisation de ce scrutin ne semblaient aucunement tenir compte de l’expérience de 2006. Nous pouvons affirmer pince-sans-rire que la RDC au départ de ce scrutin offrait à elle seule une sorte de condensé de tous les dévoiements d’un processus électoral.
Multiples incidents ont émaillés son bon déroulement, des violences à 2 jours de la date fatidique avaient fait 14 morts et une centaine de blessés selon HRW (Human Rights Watch); des nombreuses irrégularités notamment, l’ouverture tardive de bureaux de vote, l’interception de bulletins pré-marqués, le secret du vote non garanti, des urnes non scellées, le vote de mineurs, l’affichage hors délai légal des listes électorales et plusieurs violations des droits humains les plus élémentaires.
Les 2 candidats à la présidentielle n’ont pas bénéficié non plus du même temps d’antenne à la télévision nationale, le président sortant Joseph Kabila ayant été très nettement favorisé (86%) contre 1% pour Etienne Tshisekedi, selon la responsable de la mission d’observation de l’union européenne.
L’indépendance de la Cour suprême de justice, qui traite le contentieux électoral, est également « remise en question » après la nomination en pleine campagne par le présidentKabila de 18 nouveaux magistrats, « qui pourrait violer les conditions établies par le statut des magistrats. La nouvelle procédure pour le traitement du contentieux, désormais à huis clos et non plus en séance publique, après la révision de la loi électorale adoptée en août, et qui a notamment validé le système du tour unique, fortement contesté.
Au niveau international, les messages lancés exhortent à la retenue et au respect du verdict des urnes, mais que vaut la parole d’un arbitre qui tantôt ferme les yeux sur un tacle sauvage du favori mais est le premier à sanctionner une légère faute de l’outsider.
Le décor est ainsi planté pour faire vivre à ce peuple infortuné le pire des scénarios post électoraux possible à savoir un refus de reconnaissance d’échec de l’un des camps et un choc frontal. S’en suivra une instrumentalisation de la population qui accentuera les dissensions et aboutira à une guerre meurtrière dont les premières victimes seront ceux-là mêmes pour qui ces politiciens prétendaient lutter.

Se battre ou renoncer?

Selon l’article 64 de la constitution congolaise, « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la dite Constitution ». Au regard de tous les éléments exposés ci-haut, Il est donc de la responsabilité du peuple congolais de trancher le litige à venir car après tout, c’est lui le premier concerné, il s’agit de son avenir et celui de sa progéniture, de ses aspirations au bonheur et à une vie meilleure.
Face à la violence illégitime exercée par un pourvoir usurpateur, la démonstration massive et pacifique d’un peuple déterminé est la plus efficace des réponses.
Le peuple sera-t-il à la hauteur du défi?
Charis Basoko
JamboNews.net

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