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RDC – MONUSCO: L’ultimatum de la brigade d’intervention n’en n'était pas un

RDC – MONUSCO: L’ultimatum de la brigade d’intervention n’en n'était pas un

Volte-face, rétropédalage. La MONUSCO est revenue sur son ultimatum après avoir le 30 juillet 2013 laissé  deux jours aux rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars)  pour commencer leur désarmement. 

C’est une  déclaration du Général brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz, nouveau commandant de la nouvelle brigade d’intervention des Nations Unies au Congo qui avait grande impression au sein de toute la classe politique mais aussi la société civile en RDC. Ce militaire chevronné, fort de ses 40 années d’expérience  a fixé aux rebelles du M23 un ultimatum de 48 heures (soit le 01 août) pour déposer leurs armes et se présenter dans des structures de démobilisation. Colette Braeckman, journaliste du journal le soir ,  indique que  des caches d’armes avaient déjà été repérées  et l’on s’apprêtait au niveau de la nouvelle force onusienne à les vider de gré ou de force.
Cette annonce a, le temps de sa déclaration, redoré l’image ternie des Nations Unies en RDC, et donnée grande impression du nouveau chef militaire sur les Congolais. Elle s’inscrivait dans l’objectif de la nouvelle brigade onusienne de créer une Zone de sécurité autour de Goma et Sake, une localité située à 20 km de la capitale du Nord-Kivu.
De quoi irriter le M23. Bertrand Bisimwa, chargé de communication du mouvement rebelle a quant à lui menacé de reprendre Goma, la capitale du Nord Kivu en guise de représailles.
Cependant, le commandant brésilien est revenu sur la décision en expliquant que cet ultimatum n’en était pas vraiment un mais plutôt une « opportunité pour les groupes armés » de coopérer.

Des forces d’en haut

La vérité est à chercher ailleurs, plus précisément dans les coulisses d’un sommet. D’après RFI (Radio France Internationale), au moment où le général onusien avait posé un ultimatum aux rebelles, un sommet avec les chefs d’Etat de Grands Lacs s’ouvrait au Kenya. Toujours selon cette même source, Yoweri Museveni, aurait alerté en aparté l’envoyée spéciale de l’ONU dans la région, Mary Robinson, sur  l’incidence que pourrait avoir cet ultimatum dans le processus de négociation.
La préoccupation du chef d’Etat ougandais aurait trouvé un écho favorable dans les hautes sphères de décision de Nations Unies. En effet, plus tard après le sommet, le chef militaire onusien  est obligé de courber l’échine et déclarer que l’ultimatum lancé aux rebelles risquait de mettre de l’huile sur le feu alors que les négociations entre le M23 et le gouvernement congolais sont déjà au plus mal.
Le mouvement rebelle était déjà entré dans Goma  au mois de novembre l’an dernier. L’ouverture de négociations avec le gouvernement congolais avait alors conduit les rebelles à quitter Goma.  Ces négociations aux allures de panier de crabes se tiennent depuis 9 mois à Kampala,  la capitale ougandaise avec la bénédiction de Yoweri Museveni. Il n’a sans doute pas voulu perdre la casquette de sage dont il bénéficie dans ces négociations.
Au Nord-Kivu, l’immense espoir de paix suscité  par l’annonce de la formation d’une brigade africaine de plus de 3.000 hommes  semble s’éloigner. Des jets de pierre ont d’ailleurs été lancés sur des convois de voitures de Nations Unies pour protester contre cet imbroglio à son sommet. Au-delà de tout ça, c’est aussi le mutisme dans lequel s’est embourbé le gouvernement de Kinshasa qui inquiète. Depuis le rétropédalage onusien, le  gouvernement congolais est resté pour le moins très tacite… seules les organisations de la société civile locales sont montées au créneau  en émettant  un ultimatum, donnant huit jours aux « soldats de la paix » et à la Brigade d’intervention africaine, pour entamer les opérations de désarmement du M23. Une affaire à suivre de très près…
Cynthia Bashizi
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