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Débat public à Bruxelles à l’initiative de la Campagne AmahoroIwacu2017 et Jambo ASBL

Débat public à Bruxelles à l’initiative de la Campagne AmahoroIwacu2017 et Jambo ASBL

Ce samedi 17 septembre 2016, Bruxelles sera le théâtre d’un grand rassemblement de la société civile rwandaise organisé par la Campagne « AmahoroIwacu2017 » en collaboration avec Jambo ASBL. En exclusivité, Jambonews a eu l’opportunité de rencontrer certains des organisateurs de cette journée d’échange et de débat sur le Rwanda.
14231904_1087819907938116_5838729233013675177_oLancée pendant l’été 2015 par des citoyens et activistes des droits de l’homme rwandais à l’étranger et à l’origine de la grande conférence de Montréal de mai 2016, la campagne « AmahoroIwacu2017 » a désormais pris son envol. Celle-ci pose ses valises à Bruxelles pour cette rentrée 2016. AmahoroIwacu2017 et Jambo ASBL, organisation de la société civile œuvrant dans le domaine des Droits de l’Homme, vont organiser et animer une journée d’échange et de débat sur le thème du « Changement au Rwanda en 2017 ».

« Notre campagne pour le changement concerne en premier lieu les Rwandais, car ce changement leur appartient »

Le choix de Bruxelles comme seconde étape de la campagne de mobilisation n’est pas anodin, comme l’explique Freddy Usabuwera, le coordinateur de la campagne AmahoroIwacu2017 sur le territoire Nord-américain: « Après le lancement officiel de notre campagne à Montréal le 21 mai dernier, nous avons annoncé une suite d’activités dans différentes capitales du monde, dont la dernière se tiendra à Kigali, la capitale du Rwanda, dans un très proche avenir.  Nous venons en deuxième lieu à Bruxelles pour différentes raisons, la première étant que la plus grande communauté de la diaspora rwandaise réside en Belgique et que notre campagne pour le changement concerne en premier lieu les Rwandais, car ce changement leur appartient. »
Le choix de Bruxelles ne se justifie pas uniquement par la large diaspora rwandaise du Royaume de Belgique, mais aussi par l’aura internationale de sa capitale. « Bruxelles étant au cœur de l’Union européenne, mais aussi l’un des principaux donateurs du Rwanda, c’est forcément un endroit incontournable pour contester la dictature au Rwanda auprès de la communauté internationale », nous explique Claude Gatebuke, membre de la campagne AmahoroIwacu et Directeur Executif de l’African Great Lakes Action. L’activiste rwandais, habitant aux États-Unis, profite de l’occasion pour interpeller les Européens en général et les Rwandais vivant en Belgique en particulier sur l’utilisation qui est faite de l’argent de leurs impôts : « Cet argent est envoyé pour soutenir la dictature au Rwanda sous forme d’aide au développement. C’est donc le même argent qui contribue à détruire le peuple rwandais. Samedi, nous allons échanger et trouver des solutions pour interpeller tant le gouvernement belge que l’Union européenne afin qu’ils mettent fin à leurs soutiens au régime répressif de Kigali. »

« Au sein de Jambo ASBL, nous considérons qu’il est plus que temps d’agir »

jambo-asbl-logo-rwandaDéjà actif dans la capitale belge et au sein de la diaspora rwandaise d’Europe, Jambo ASBL, co-organisateur de la journée, soutien la Campagne AmahoroIwacu2017, comme nous l’explique Natacha Abingeneye, présidente de l’organisation des Droits de l’Homme : « Tout porte à dire que nous nous dirigeons au Rwanda en 2017 vers une élection présidentielle de façade. Les principaux opposants politiques sont intimidés, incarcérés voir tués, les médias sont bâillonnés, le peuple muselé et toute voix dissonante est écrasée. Dès lors, au sein de Jambo ASBL, nous considérons qu’il est plus que temps d’agir. Il est temps que le peuple rwandais puisse reprendre la maitrise de son destin qui lui a été dérobé. Être maitre de son destin implique le fait de pouvoir choisir librement son mode de vie sur les plans intellectuels, économiques, socioculturels et politiques. C’est dans ce volet que nous nous inscrivons pour la formation d’une population éclairée et maitresse de son destin justement. Nous soutiendrons toujours toutes les initiatives citoyennes qui iront dans ce sens. C’est dans cette logique que nous nous sommes associés à la Campagne AmahoroIwacu2017. »

« Nous mobilisons nos compatriotes rwandais et nous les invitons à rejoindre le train dont le terminus est Kigali »

Mais Bruxelles ne reste qu’une étape sur la longue route censée mener la campagne AmahoroIwacu2017 à Kigali. Peter Mutabaruka, membre fondateur de la campagne, a souhaité envoyer un message d’espoir aux Rwandais vivants au Rwanda. « Nous voulons qu’ils sachent que nous n’avons pas oublié les conditions dans lesquelles ils vivent sous le régime autoritaire et brutal en place aujourd’hui. Cependant, nous pensons que si nous travaillons collectivement, il sera alors impossible à la dictature du FPR de continuer à régner sans partage, à abuser des Rwandais et à les priver de leurs droits. Notre message d’espoir est qu’il est bel et bien possible de mettre fin à cette dictature. D’autres peuples l’ont fait et continuent à le faire. Un peu partout en Afrique, nous commençons à observer de plus en plus l’avènement de peuples refusant les régimes qui se forcent à eux. C’est également possible pour le peuple rwandais.»
Capture d’écran 2016-06-06 à 19.35.26Le lauréat du prix Jeunesse engagée en 2014, récompense décernée par le Réseau International des femmes pour la démocratie et la paix (RIFDP), poursuit son propos avec la même détermination : « Un de nos objectifs est de montrer à nos compatriotes au Rwanda notre solidarité avec eux, leur montrer que les Rwandais à l’étranger ont pris une position commune. Et celle-ci est claire : nous appelons collectivement à la fin du régime dictatorial de Kigali. Et surtout, nous voulons rappeler aux Rwandais que ces événements dans les capitales étrangères et tous les efforts que nous réalisons ne sont que des étapes sur le chemin qui nous mènera au Rwanda. Lors de ces étapes, nous mobilisons nos compatriotes rwandais et nous les invitons à rejoindre le train dont le terminus est Kigali », conclut Peter Mutabaruka

« Il est temps que les personnes qui soutiennent le FPR, choisissent de quel coté de l’histoire ils veulent être »

René Claude Mugenzi, membre de AmahoroIwacu et fondateur Global Campaign for Rwandan’s Human Rights, prévient quant à lui le régime du FPR en place au Rwanda. Celui qui avait contribué à l’arrestation en juin 2015 à Londres, du chef des services de renseignement rwandais, Emmanuel Karenzi Karake, sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par l’Espagne, ne mâche pas ses mots en s’adressant aux dignitaires du régime dictatorial rwandais. « Priver les gens de leur liberté et de leurs droits fondamentaux est le pire crime contre l’humanité. L’histoire nous a enseigné que les peuples opprimés ont toujours trouvé la force de se libérer. Le peuple rwandais n’est en rien différent, ils finiront eux aussi par se libérer. Il est temps que les personnes qui soutiennent le FPR, choisissent de quel coté de l’histoire ils veulent être. S’ils veulent éviter de se retrouver du mauvais côté, il est encore temps d’arrêter d’opprimer notre peuple et de faire partie du mouvement de la liberté avant qu’il ne soit trop tard. »
C’est un souffle de dynamisme et d’air frais qui va souffler sur Bruxelles ce samedi 17 septembre 2016. Le hasard fait d’ailleurs que le rassemblement se tiendra à quelques centaines de mètres de l’Ambassade du Rwanda à Bruxelles. Nul doute dès lors que le message que viendront transmettre la campagne AmahoroIwacu et Jambo ASBL arrivera à leurs compatriotes de la diaspora rwandaise de Belgique, mais aussi au régime de Kigali.
Norman Ishimwe
www.jambonews.net

 

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