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Rwanda: Hommage aux victimes des crimes de guerre

Rwanda: Hommage aux victimes des crimes de guerre

Article soumis pour publication par l’auteur
Dès ce terrible lundi 1er octobre 1990,  date de l’invasion du Rwanda, dès ce premier jour de guerre, tuer est devenu possible, puis normal, puis banal. Et finalement, l’on aurait cru que tuer était devenu plaisir, voire fierté ! Les victimes, elles, sont au mieux ignorées, sinon stigmatisées ou, pire, les survivants sont traqués. Et pourtant…
Ce n’étaient que des gosses, de jeunes filles et jeunes garçons en âge terrible pour tout parent, l’adolescence. Trop jeunes pour porter une arme, trop jeunes pour voir les violences d’une bataille, les atrocités d’une guerre. Ces mineurs qui furent enrôlés militairement dès l’âge de 12 ans ont vu et vécu l’indescriptible enfer d’une guerre entre les leurs. Beaucoup y ont laissé leur vie.
Enfants soldats : dès 1990, des enfants sont enrôlés. En avril 1994 une nouvelle vague vise les adolescents
C’étaient de vaillants soldats qui ont accepté de mettre leur vie au service de la protection de leur nation pour les uns, ou de sa libération pour d’autres. Ils sont tombés aux mains de ceux qu’ils combattaient, les ont désarmés, faits prisonniers puis exécutés froidement.
Exécutions de prisonniers de guerre : la guerre 1990-1994 a fait très peu de prisonniers, la majorité fut exécutée
C’étaient de jeunes soldats prometteurs, qui croyaient se battre pour la liberté. Mais eux n’y avaient pas droit car leurs idéaux étaient une menace pour leurs propres supérieurs. Ils furent éliminés par leurs propres commandants, parfois directement sur le champ de bataille.
Exécutions de soldats indésirables : beaucoup de soldats ont été exécutés par leur propre camp, parce qu’ils ne plaisaient pas à leurs supérieurs
C’étaient des civils nés au mauvais endroit ou qui se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Leur mort pouvait servir les intérêts militaires et médiatiques. Ils ont été massacrés lâchement.
C’étaient des voyageurs dans les bus, des amis dans des bistros, des agriculteurs dans leurs champs ou derrières leurs vaches. Ils ont marché sur une mine, leur bus piégé a explosé, le bistro soufflé par des bombes dissimulées sous les tables ou les sièges, dans des sacs ou dans du papier journal.
C’étaient des enfants à l’école, ils bavardaient, jouaient, causaient, riaient, souriaient, se chamaillaient. Ils étaient simplement des enfants, comme votre fille, votre fils, votre neveu ou nièce, votre petit frère ou petite sœur. Juste des enfants. Une bombe à retardement posée et minutée pour un maximum de destruction les a réduits au silence à jamais.
Attentats : dès 1991 des attaques à la grenade des bombes à retardement et des mines antipersonnel sont utilisées ça-et-là pour terroriser la population, semer la panique et le désordre. Le pire fut l’explosion d’une bombe à retardement dans une école où 45 enfants furent tués et plusieurs autres blessés. Plus de 60 attentats furent recensés entre le 1er octobre 1990 et 6 avril 1994.
Tous ces Rwandais, hutu, tutsi et twa ont payé de leur vie le prix d’une guerre sans merci. Ceux qui ont survécu portent ce lourd fardeau d’être victimes sans l’être, des victimes sans justice, des victimes que personne ne reconnait. Des victimes que personne ne console, dont personne ne se préoccupe et que l’on ne pense jamais à commémorer.
 
Jean-François Singiza
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