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Le Rwanda: sa faiblesse est son homme fort

Le Rwanda: sa faiblesse est son homme fort

Depuis la fin de la guerre de 1990-94, Paul Kagame est célébr comme le héros du Rwanda. La plupart des médias internationaux ne proclament que des louanges à l’égard de sa personne: libérateur du pays, garant de paix, précurseur de la démocratisation du pays et initiateur du développement du Rwanda. Malgré tous ces éloges, le vent semble tourner pour le président du Rwanda, les voix critiques qui se multiplient depuis un certain temps, deviennent de plus en plus fortes. L’homme fort de la région des Grands-Lacs est attaqué, on le dit déstabilisé et même lâché par ses amis occidentaux. De son côté, il commence lui aussi son offensive. À l’aube des élections présidentielles de 2017, l’avenir du Rwanda est dans le flou. Meneur d’une main de fer depuis 20ans, Kagame peut-il abandonner le pouvoir en 2017 ? Et surtout, qu’adviendra-t-il du Rwanda sans son homme fort?

Paul Kagame, l'homme fort de la Région des Grands-lacs

Paul Kagame, l’homme fort de la Région des Grands-lacs


Depuis sa prise de pouvoir en 1994, Paul Kagame a mené son pays vers une nouvelle dynamique aux apparences démocratiques: nouvelle constitution et nouvelles institutions. Le pays a même organisé, en 2003 et en 2010, deux élections présidentielles dites libres et démocratiques. Pour les premières élections post-génocide en 2003, Kagame a « officiellement » remporté facilement la majorité des voix et est devenu pour la communauté internationale, en toute légitimé l’homme fort du pays. Selon la constitution, son mandat devait durer sept ans avant qu’il n’y ait de nouvelles élections. En 2010, comme le prévoyait donc la constitution, un nouveau scrutin a eu lieu, une nouvelle fois, Paul Kagame remporte plus de 90 % du scrutin, ce qui lui permet de garder sa place à la tête du pays pour deuxième et dernier mandat. Durant ses années de règne, il éveilla, dans un premier temps, en occident et même dans une partie de l’Afrique, l’image d’un nouveau Rwanda. Kagame fut adulé pour sa vision et son leadership. Le Rwanda de Kagame ne pouvait que devenir un exemple de développement et de prospérité pour l’Afrique. Chaque échec ou réussite du Rwanda devint celui de Kagame. Le Rwanda est devenu l’Etat-Kagame et Kagame s’est posé en tant que la personnification de l’État rwandais.

La constitution rwandaise du 26 mai 2003

La constitution rwandaise actuelle a été adoptée le 26 mai 2003 par référendum. Elle permettait de mettre fin à la constitution qui avait été adoptée le 5 mai 1995, par l’Assemblée nationale transitoire qui incluait des dispositions de la constitution du 18 juin 1991 et des éléments issus des Accords d’Arusha ainsi que du protocole de novembre 1994. C’est cette constitution qui lançait véritablement la 3ème République. Elle prévoit une nette séparation des pouvoirs, avec un pouvoir législatif composé d’un parlement bicaméral indépendant; un exécutif composé du Premier ministre, ministres, ministres d’État et d’autres membres qui peuvent être fixées, si nécessaire, par le Président de la République ainsi qu’un pouvoir judiciaire composé de: la Cour suprême, de tribunaux de grande instance de la République, de tribunaux provinciaux, de tribunaux des districts et des comités de médiation. En ce qui concerne la répartition des différentes fonctions de l’état, la séparation des pouvoirs et le respect des institutions, il est clair que cette constitution est irréprochablement démocratique. Elle a été amendée à 4 reprises: le 2 décembre 2003, le 8 décembre 2005, le 13 août 2008 et le 17 juin 2010. Mais aucune de ses révisions ne modifiera les compétences des institutions étatiques, aucune d’entre elles non plus ne nécessita un recours à un referendum.

Paul Kagame tenant la constitution rwandaise lors de sa prestation de serment en 2010

Paul Kagame tenant la constitution rwandaise lors de sa prestation de serment en 2010


Mais un élément est en mesure de perturber cet équilibre constitutionnel qui tient depuis 2003, la fin définitive de la présidence de Paul Kagame s’approche. En effet, la constitution rwandaise, mise en place par le régime du FPR, est très claire concernant la fonction présidentielle. L’article 101 de ladite constitution est sans équivoque : « Le président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ». Le Rwanda étant doté d’une constitution « dite » démocratique, il existe une certaine procédure afin que celle-ci soit révisée. L’article 193 est celui qui traite de la révision du mandat présidentiel. Il est très clair lui aussi : « (…) Toutefois, lorsque la révision porte sur le mandat du Président de la République, sur la démocratie pluraliste ou sur la nature du régime constitutionnel notamment la forme républicaine de l’État et l’intégrité du territoire national, elle doit être approuvée par référendum, après son adoption par chaque Chambre du Parlement. » En d’autres termes pour que l’organisation du referendum soit appliquée, il faudra l’accord à la majorité simple de la chambre des députés et du Senat, dans lesquels le FPR possède une majorité écrasante.
 

Kagame candidat en 2017 ?

À chacune de ses sorties, la question revient sur toutes les lèvres, « serez-vous candidat à l’élection présidentielle en 2017 ? » À l’en croire, interrogé par France 24 en juillet 2012, il est impatient de quitter le pouvoir : « J’ai un pays désormais, ce que je n’ai jamais eu dans ma vie, du moment où j’ai un pays stable, qui se développe, j’ai tout ce qu’il me faut. Je n’ai aucune inquiétude. J’ai une ferme quelque part, où je pourrais dormir, lire, écrire et prendre du plaisir ». Pourtant les journalistes n’en démordent pas, la question continue à lui être posée un peu comme si personne ne le croyait quand il dit qu’il quittera volontiers le pouvoir. En visite à l’Université de Tufts près de Boston (États-Unis), lors de la séance de question-réponse suivant son discours sur la capacité du Rwanda à se relever de sa tragédie, un étudiant lui demande s’il va respecter la constitution rwandaise et s’il quittera le pouvoir en 2017 comme elle le prévoit. À une question aussi simple, on aurait pensé qu’il répondrait de manière simple. L’air agacé, voir étonné que cette question lui soit posée dans ce contexte, il répond « Je pense qu’à un moment donné, nous devons laisser les pays et les peuples décider de leurs propres affaires. Pourquoi dis-je cela ? C’est parce qu’on me demande quand et si je prévois quitter mes fonctions, c’est comme si je suis ici juste pour laisser le pouvoir. Je suis ici pour m’occuper des affaires au nom des Rwandais » . Avant d’ajouter « Je ne sais pas ce que je peux vous dire à ce sujet, mais nous allons attendre et voir ce qui se passe, quoi qu’il arrive, nous aurons une explication.».
 

La machine est lancée

Lors d’un colloque début novembre sur le leadership à Kigali alors que le modérateur de la conférence lui demandait de réagir sur les évènements survenus au Burkina Faso, Paul Kagame a réagi de façon subtile, voir démagogique « Ce qui est arrivé au Burkina Faso n’aurait jamais dû arriver, ce n’est pas au président de changer la constitution, c’est une prérogative qui revient au peuple, c’est à eux de voir s’il faut la changer ou la laisser telle quelle». En passant, notons que c’est le parlement burkinabè, et non le président, qui avait commencé la procédure pour réviser la constitution à ce sujet.

Le FPR et ses alliés possèdent 53 des 80 places du Parlement rwandais

Le FPR et ses alliés possèdent 53 des 80 places du Parlement rwandais


En août de cette même année, le FPR a réuni son bureau politique au Petit Stade de Remera (Kigali). Cette rencontre réunissait de hauts dignitaires du FPR, les membres les plus influents et les plus importants du parti, on estime qu’environ mille personnes y ont participé. Officiellement, le thème du jour était la réflexion sur la transition que connaitra le Rwanda en 2017, officieusement plusieurs sources rapportent que Kagame a rassemblé l’élite de son parti pour réfléchir à la stratégie qui devra mener au changement de la constitution et par là donc à sa réélection en 2017.. Le chef de l’état a-t-il pris sa décision et compterait-il se maintenir au pouvoir ? Une ambition qui pourrait se heurter à la volonté des peuples de la région des Grands-Lacs et à celle de la Communauté internationale.
La machine est d’ores et déjà lancée, subtilement lancée d’ailleurs, puisque ce n’est même pas les membres du FPR qui ont ouvert directement le débat sur la mise en place d’un referendum sur le changement de la constitution. En effet, ce sont 3 petits partis insignifiants et que certains qualifient de satellites du FPR qui ont lancé les hostilités. Parti démocratique islamique (PDI) de l’actuel ministre de l’Intérieur, Musa Fazil Harerimana, le Prosperity and solidarity party et l’aile phagocytée du PS-Imberakuri de Christine Mukabunani ont ouvertement demandé la tenue d’un referendum pour permettre au président de briguer un troisième mandat.
 

« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes »

 
Pour atteindre cette ambition, Kagame n’aura pas juste besoin du soutien des autres partis politiques rwandais et de la bénédiction de la population par referendum. Dans l’histoire de l’Afrique postcoloniale, les présidents africains ont toujours eu besoin de s’assurer des alliances et des soutiens internationaux pour se porter et se maintenir au pouvoir. Les présidents africains qu’ils soient élus, parachutés ou découlant d’un coup d’État n’ont pu accéder et se pérenniser à la tête de leur état qu’à la grâce d’un soutien international. Pour sa part, Kagame a été formé par les États-Unis, il a été soutenu dans sa conquête du pouvoir par les administrations Clinton et Blair, depuis 1994, il est couvé, protégé et soutenu par certaines puissances et surtout par ces pays anglo-saxons. Il faut alors se poser la question, ces grandes puissances, soutiens de la première heure de la rébellion du FPR-APR, parrains du régime Kagame depuis 1994, soutiendront-ils toujours le FPR et son champion pour cette nouvelle étape qui se profile? Une question à laquelle, il est encore difficile de répondre tant les voix de la politique internationale sont impénétrables. Cependant nous avons quand même quelques éléments de réponse.

 Barack Obama lors de son discours devant le Parlement ghanéen

Barack Obama lors de son discours devant le Parlement ghanéen


Le 12 juillet 2009, à Accra, Barack Obama, dans son tout premier discours sur le sol africain, devant le parlement du Ghana, a invité les Africains à croire que l’histoire est du côté des courageux Africains, pas de ceux qui font des coups d’État ou changent les constitutions pour se maintenir au pouvoir. Il a alors prononcé cette phrase qui restera certainement dans les annales : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes ». Un message qui a été répété lors du sommet USA-Afrique en août dernier, lorsque John Kerry devant un parterre d’acteurs de la société civile africaine a dit : « Les États-Unis vont toujours faire pression sur les leaders africains pour ne pas changer les textes de leur Constitution au profit de leurs intérêts personnels ». John Kerry a aussi affirmé que le problème de l’Afrique ne concerne pas seulement les textes tels que garantis par la Constitution. Selon lui, « Le continent a les meilleurs textes qui garantissent les valeurs et la protection des droits de l’Homme, mais le challenge reste la mise en pratique de ces textes ». La position de l’ONU est elle aussi très claire sur le sujet. Le 26 septembre dernier sur les ondes de RFI, par l’intermédiaire de Saïd Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs a été révélé ce qu’il faut considérer désormais comme la position officielle des Nations unies : «La position de principe de l’ONU sur ce sujet, c’est d’encourager les États à respecter les constitutions et à créer les conditions les plus propices pour la tenue de l’élection démocratique et pacifique ».
 

Inquiétude grandissante de la communauté internationale

le Major Kagame, en 1990, lors d'un camp militaire d'entrainement au fort de Leavensworth (Kansan, USA)

le Major Kagame, en 1990, lors d’un camp militaire d’entrainement au fort de Leavensworth (Kansan, USA)


Le président se retrouve dans une position où les pays qui le soutenaient le plus auparavant ont commencé à émettre certaines critiques. Aux critiques existantes depuis 1994 émanant de l’opposition et de la société civile, se sont rajoutées les inquiétudes et parfois même les désapprobations des grands parrains du régime Kagame : sur les massacres à l’Est du Congo sur le déroulement des élections législatives 2013, sur l’assassinat et l’emprisonnement d’opposants politiques, sur la rébellion du M23, sur les corps retrouvés dans le lac Rweru, etc. Lors de ses dernières années, les sujets de réprobations commencent à s’empiler. Dernièrement, le plus grand média britannique, BBC, a même sorti un nouveau documentaire (Rwanda : The untold story ) qui présente le Président du Rwanda comme un criminel de guerre et comme l’acteur principal de la tragédie rwandaise. Un documentaire qui se base surtout sur les témoignages des anciens membres du premier cercle du régime Kagame.
 

Homme fort du Congo

Les troupes rwandaises sont accusées par l'ONU de s'introduire illégalement sur le sol congolais

Les troupes rwandaises sont accusées par l’ONU de s’introduire illégalement sur le sol congolais


Depuis son accès au pouvoir, en 1994, Paul Kagame a réussi à avoir la mainmise, non seulement sur le Rwanda, mais aussi sur les affaires du voisin congolais. Plusieurs enquêtes menées par les Nations Unies et par divers organismes internationaux dévoilent aujourd’hui cette réalité. La victoire militaire de la rébellion de l’AFDL mené par James Kabarebe qui a conduit au pouvoir ‘Mzee’ Laurent-Désiré Kabila, lui a propulsé comme le véritable et nouvel homme fort du Congo. Sa main invisible sur les affaires congolaises n’a fait que s’accentuer après l’assassinat du père au profit de l’ascension du fils, Joseph Kabila. Kagame s’est beaucoup investi dans les affaires de son voisin congolais. À plusieurs reprises multipliant comme prétexte la poursuite des génocidaires ou sous couvert de différents groupes armés rebelles, les troupes du Général Kagame se sont introduites sur le territoire congolais. Qu’il s’introduise sur les terres congolaises pour protéger les frontières et la population rwandaise comme il se défend ou qu’il s’y introduise pour massacrer les réfugiés rwandais et piller les ressources naturelles congolaises comme le lui reprochent ses opposants, son action au Congo démontre une certaine mainmise sur ce pays. Pendant très longtemps, les forces armées rwandaises ont franchi la frontière entre le Rwanda et la RDC sans entraves et sans critique de la communauté internationale. Cet état de grâce a néanmoins brutalement pris fin avec l’affaire du M23, où il a été révélé au monde entier, preuve onusienne à la clé, que les forces armées rwandaises s’introduisaient sous couvert de soi-disant rébellion, et ce, pour un dessein peu noble. Il semble donc que la position de gendarme et de leader incontesté offert par ses alliés sur la région des Grands-Lacs est mise sur la sellette.
 

Homme fort du Rwanda

Au Rwanda, le président est omniprésent et omnipotent. Preuve en est, la pièce de théâtre jouée à chacune de ses sorties en province, celle du despote s’adressant à ses sujets. L’une des scènes phares est celle où le président Kagame réprimande, rabaisse et menace ses ministres et hauts fonctionnaires en public. L’autre classique est celle où il se pose en personnage omniscient et tout puissant pouvant rendre justice et régler d’une parole tous les problèmes quotidiens, qu’ils soient judiciaires ou de société, des paysans qui s’adressent à lui. Un spectacle qui fait froid dans le dos quand on s’imagine ce que pourrait faire cet homme qui semble tout puissant à ceux qui n’iraient pas dans le même sens que lui. Ce spectacle n’est nullement fictionnel, il est purement réel, il n’y a pas d’acteurs. Qu’ils soient politiciens, officiers militaires, journalistes, hommes de culture, simples citoyens, ils sont nombreux à avoir connu la justice de Kagame. Une justice qui se définit dans les faits par des arrestations arbitraires, des disparitions inexpliquées et des assassinats macabres. Tous les espaces d’expression et d’épanouissement sont cadenassés. L’espace médiatique, politique et économique sont tous très surveillés et aux mains des proches du président. L’accès n’y est permis qu’à ceux qui sont prêts à mettre leur conviction, leur discernement, leur bon sens et leur humanité au placard. C’est là que l’on comprend que la démocratie au Rwanda n’est qu’une idée existant dans les textes. Tout au Rwanda est mis sous le contrôle d’un seul homme.

Une famille expropriée de force de sa maison de Kigali

Une famille expropriée de force de sa maison de Kigali


Cette réalité décrite plus haut, est connue de tous, mais pour certains elle était acceptable tant que le développement économique était assuré. Mais ces derniers temps, la réalité sur le château de cartes construit par le régime du FPR commence à apparaître au grand jour. L’accent mis sur le secteur tertiaire dans un pays qui compte, près de 90% de paysans, inquiète un grand nombre d’observateurs avisés. La crise agricole résultant de la fameuse réforme de l’agriculture de 2007 fait ravage. L’accès a des ressources de base comme l’eau potable et l’électricité pour une grande majorité de la population se fait attendre. Le boom immobilier de Kigali au profit d’une poignée de riches résultant de l’expropriation en dehors de la ville de pauvres paysans révolte la population. Des inégalités sociales qui s’accroissent et qui se traduisent dans des secteurs comme l’éducation supérieure ou la santé. Malgré des chiffres de croissance, publié par le régime, toujours plus impressionnant chaque année, le chômage des jeunes augmente intarissablement : 42 % des jeunes, qui représentent près de 40 % de l’ensemble de la population rwandaise, sont au chômage ou sous employés dans le secteur de subsistance.[i] En 2014, selon la Banque Mondial, 87,4% de la population vit toujours avec moins de 2 dollars par jour[ii]. En somme, à 6 ans de la date fatidique de 2020 et de l’échéance du programme général du gouvernement visant à faire du Rwanda un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2020, on se dit qu’il faudrait un miracle divin pour que cet objectif soit atteint. Malheureusement, les premières victimes de cette politique de développement totalement manquée sont les populations les plus pauvres, qui représentent l’écrasante majorité de la population. Les rapports et chiffres en matière de développement fournis par le régime et régulièrement maquillés pour atteindre les attentes des institutions internationales jouent encore le rôle de l’arbre qui cache la forêt. Les articles et les rapports démontants de toutes pièces la théorie du « Singapour africain » et du soi-disant développement économique miraculeux mené par « le visionnaire » Paul Kagame s’amoncellent et il deviendra de plus en plus difficile au régime de défendre l’indéfendable.
 

« La faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force ».

Malgré la constitution rwandaise, malgré les contestations grandissantes de la communauté internationale, malgré les rapports sur les l’ingérence macabres du Rwanda dans les affaires congolaises qui s’entassent, malgré le ras-le-bol du peuple rwandais, malgré l’échec en matière de développement par le régime du FPR, Paul Kagame semble s’acharner au pouvoir.

La réalité de population rwandaise loin des projecteurs de Kigali

La réalité de population rwandaise loin des projecteurs de Kigali


Kagame aurait eu tout à gagner à méditer cette citation du philosophe français, Paul Valéry « La faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force ». Kagame ne s’est appuyé que sur la force pour s’imposer comme l’homme fort du Rwanda et de la région. Si aujourd’hui on peut tirer un constat d’échec de son action à la tête du pays, on peut pointer comme responsable, sa politique qui n’a toujours été orientée et soutenue que par la force. En se positionnant au centre de tout, à l’origine et à l’embouchure de toute chose, il s’est donné le titre de chef de tout. Par conséquent l’histoire le désignera alors comme le responsable de tout. Il est devenu la faiblesse du Rwanda, celui qui empêche les Rwandais de se réconcilier, celui qui empêche le Rwanda de construire des fondations solides pour un développement durable, celui qui est à l’origine de la détresse et du désastre de l’est du Congo. Kagame est le poids que se traine depuis 20 ans, le peuple rwandais dans sa volonté de se relever. Permettons-nous de citer Lénine, que le président a lui-même maladroitement cité lors de la commémoration Kwibuka20 en avril dernier à Kigali : «  Les faits sont têtus. Et un argument de fait de cette nature en faveur de l’insurrection est plus fort que mille tergiversations pessimistes d’un politicien hésitant et timoré. » Le peuple rwandais souffre et retient son cri et ses larmes. Quand bien même par une entourloupe législative, Paul Kagame arrivait à se maintenir au pouvoir en 2017, il risque d’arriver le moment où le peuple déploiera sa force et décidera de reprendre son pouvoir.
 
Blaise Linaniye et Ishimwe Norman

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[i] http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Rwanda%20Note%20de%20pays%20PDF.pdf
[ii] http://wdi.worldbank.org/table/2.8
 
 

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