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Paris : Des voix rwandaises s’élèvent pour Victoire Ingabire dans un lieu emblématique

Paris : Des voix rwandaises s’élèvent pour Victoire Ingabire dans un lieu emblématique

Le 26 juillet 2025, à Paris, la capitale de la France, près de la Tour Eiffel, le monument le plus visité au monde par les touristes, dans le quartier de la Place du Trocadéro , des Rwandais vivant dans différentes régions du continent européen se sont réunis avec des résidents de la France pour une manifestation pacifique réclamant la libération de Madame Victoire Ingabire, détenue à la prison de Mageragere.

Cette action a commencé à midi, où les participants arboraient des pancartes avec divers slogans demandant la libération de Victoire Ingabire. D’autres exprimaient leur lassitude face au régime autoritaire qui porte atteinte aux droits humains au Rwanda et réclamaient que la communauté internationale cesse de collaborer avec ce gouvernement, estimant que cette coopération contribue à violer les droits humains.

Certains portaient des pancartes avec l’inscription « No Visit Rwanda », visant à sensibiliser les touristes visitant Pariset la Tour Eiffel, pour leur montrer qu’ils ne devraient pas visiter le Rwanda tant qu’il est gouverné par une Dictature, car ce geste revient à soutenir un régime en place depuis 30 ans, qui réprime la liberté d’expression, la démocratie et viole les droits humains.

D’autres brandissaient des panneaux appelant à la paix au Rwanda, dans les deux Kivu, et dans la région des Grands Lacs. Ils réclamaient également l’ouverture de l’espace politique à tous les citoyens rwandais ainsi qu’à tous les partis désirant exercer la politique.

La Place du Trocadéro, un lieu de mémoire et de lutte pour les droits humains

Cette manifestation a eu lieu dans un lieu chargé d’histoire : la Place du Trocadéro, devant la Tour Eiffel, le site touristique le plus visité au monde. La Place du Trocadéro est connue comme un centre de manifestations pour les droits humains. Elle est aussi appelée « Parvis des Droits de l’Homme », car c’est là que s’est tenue, au Palais de Chaillot, le 10 décembre 1948, la première session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Des droits dont les rwandais sont aujourd’hui privés. 

En dehors de la manifestation organisée pour soutenir Victoire Ingabire, d’autres grandes manifestations historiques ont eu lieu dans cet endroit symbolique. Il s’agit notamment de celles qui demandaient la fin de la guerre d’Algérie entre 1950 et 1960, de celles qui s’opposaient à la guerre menée par les États-Unis en Irak en 2003, ainsi que des rassemblements exigeant la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

Des figures majeures de l’histoire politique mondiale, comme Martin Luther King Jr., qui a milité pour l’abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis, et Nelson Mandela, qui a lutté pour la liberté des Noirs et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, ont également pris part à des manifestations organisées à cet endroit.

Ce lieu est perçu comme un symbole de paix, de défense des droits humains, de justice et de liberté d’expression. Les manifestants viennent ici pour porter leur message au niveau international, profitant de la présence de nombreux touristes venus des quatre coins du monde.

« Victoire Ingabire est une figure qui nous montre la vérité, tout comme la Tour Eiffel que nous avons devant nous, un symbole puissant dans l’histoire mondiale. Victoire Ingabire est une figure forte représentant la vérité, la démocratie et les droits humains au Rwanda et dans la région. Elle est comme la Tour Eiffel des Rwandais, un phare dans la lutte politique pour la démocratie et les droits humains », a déclaré Madame Marie Odile Umutesi, membre de JAMBO asbl et défenseure des réfugiés rwandais via la plateforme SOS Réfugiés.

Elle a ajouté :
« Ce combat signifie soutenir une femme courageuse qui a accepté de quitter une vie confortable en Europe, laissant sa famille, ses enfants et son mari, pour venir au Rwanda défendre tous ceux qui souffrent, qu’ils soient Tutsi, Twa ou Hutu. »

Cynthia Umutesi: 

« Je suis venue soutenir Victoire parce que je ne comprends pas la raison de son emprisonnement, et je trouve que ce pour quoi elle se bat est juste. Elle souhaite que les Rwandais s’unissent pour progresser. Il n’y a aucune raison valable pour la maintenir en prison. Nous devons continuer à la défendre et faire comprendre à tout le monde que le fait d’avoir des opinions différentes de celles du pouvoir ne devrait pas mettre la vie d’une personne en danger. »

Seif Omar: 

« Le message que nous voulons transmettre, c’est que notre pays est devenu une prison. Madame Ingabire Victoire a fait tout ce qu’elle pouvait. Nous, qui sommes à l’extérieur, devons mener la lutte pour qu’elle soit libérée, ainsi que tous les autres prisonniers victimes d’injustice. Beaucoup sont détenus, certains ont même été tués ; c’est honteux. Il est essentiel que ces actes cessent. »

Le message demandant la libération de Victoire Ingabire s’est répandu dans le monde entier 

Le message appelant à la libération de Victoire Ingabire s’est diffusé dans le monde entier.
Mwiseneza Emmanuel, chef de FDU-Inkingi en France, estime que leur message a atteint une audience mondiale, car la zone de la Tour Eiffel et de la Place du Trocadéro est le lieu le plus visité au monde.

« Nous sommes ici pour dénoncer l’emprisonnement injuste de Victoire Ingabire et d’autres prisonniers politiques. Cette Place du Trocadéro est un lieu historique mondial, car c’est là que fut signée en 1948 la déclaration sur les droits humains. 

Nous voulions montrer notre souffrance ici, en espérant que le message parvienne aussi au Village Urugwiro. Nous voulons dire cela aux étrangers, principalement occidentaux, qui soutiennent actuellement le président Kagame : nous leur montrons la réalité du Rwanda, alors qu’ils sont fiers que leurs pays respectent les droits humains. 

Nous espérons qu’ils nous aideront, pour que nous puissions, nous aussi, connaître ce bonheur. Ici, ce lieu est visité par de nombreux étrangers, et nous espérons qu’au moins un citoyen de chaque pays soit ici pour transmettre ce message sur ce qui se passe au Rwanda. Nous voulons qu’ils sachent que notre pays est gouverné par la dictature et la violation des droits humains. »

Dr Emmanuel Mwiseneza affirme que les gens ne devraient pas se fier uniquement aux médias ou aux campagnes promotionnelles du Rwanda, qui sponsorise aujourd’hui de nombreuses équipes, y compris le club Paris Saint-Germain en France.

Selon lui, beaucoup ignorent encore la réalité rwandaise, et il est crucial que le monde sache la vérité pour aider les Rwandais à se libérer du régime autoritaire.

Mpozembizi Théophile  deuxième vice-président de FDU-Inkingi,  parti autrefois dirigé par Victoire Ingabire avant son retour au Rwanda pour faire de la politique, a déclaré :

« Le fait que le France ait accepté de nous donner un lieu historique aussi visité pour la première fois montre que nous avançons vers notre objectif. Peu à peu, on apprend la vérité sur ce qui se passe au Rwanda. Mais la lutte n’est pas terminée. Nous devons continuer à dénoncer cela auprès de tous. 

Le problème, c’est à nous de le faire savoir : le Rwanda doit respecter les droits humains. Un régime qui respecte la paix et les droits humains ne met pas en prison des personnes comme Victoire Ingabire qui défendent ces valeurs. Ici, sur la Place du Trocadéro, ils doivent savoir que le monde entier les regarde, et que les violations des droits humains au Rwanda doivent cesser. »

Après ParisBerlinBruxelles et Helsinki, les manifestations en soutien à Victoire Ingabire, arrêtée le 19 juin 2025, se poursuivront dans d’autres villes comme aux États-Unis, en Australie, au Canada, au Royaume-Uni, et ailleurs.

Cette manifestation vise à faire pression sur le gouvernement rwandais pour qu’il libère Madame Victoire Ingabire, opposante politique. Elle survient alors que, le 18 juillet, le tribunal de première instance de Kicukiro a ordonné sa détention provisoire pour 30 jours dans la prison principale de Kigali, connue sous le nom de Mageragere, où elle est actuellement détenue.

NSENGUMUKIZA Prudence

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