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Développement d’abord, démocratie après, justice on verra

Développement d’abord, démocratie après, justice on verra

Andris Piebalgs

Telle est la conclusion que l’on peut tirer de la visite du ministre belge de la coopération au développement  Charles Michel accompagné par le Commissaire européen au développement, le letton Andris Piebalgs.

Les deux personnalités ont visité un atelier de traitement de café à Rulindo, projet financé par l’UE et des cultures en terrasse de Shyorongi.

Charles Michel

Cette visite a également pour objectif de mesurer les progrès réalisés par le Rwanda dans la voie de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement que le Rwanda est, selon le commissaire européen, en voie de réaliser sauf en ce qui concerne la mortalité maternelle.

Cette visite intervient  à deux jours de là publication d’un rapport accusant le régime en place au Rwanda d’avoir commis des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, voire, selon la version du rapport dont Jambonews a obtenu une copie; d’un génocide.

Pas un mot durant la visite sur la question des droits de l’Homme au Rwanda ou sur ces crimes de masse commis par le régime de Kigali. Sur le site du ministre belge, également aucune allusion à la situation chaotique des droits de l’Homme au Rwanda et au rapport de l’ONU à paraitre.

(http://www.charlesmichel.be/2010/09/28/en-mission-au-rwanda/)

Une telle visite et la mise au ban des questions touchant aux droits fondamentaux des citoyens rwandais ne peuvent que poser question quant à la vision réelle du développement  qu’ont les autorités belges et européennes au delà du discours qui prône un développement soutenu par une réelle démocratie et au profit de l’ensemble de la population.

L’UE n’en est pas à son premier coup. Par le passé déjà, cette Institution a déjà volontairement fermé les yeux sur la situation au Rwanda.

L’exemple le plus éloquent de cet aveuglement volontaire de la Commission européenne sur la politique rwandaise est sans doute celui relatif aux élections présidentielles de 2003 au terme desquelles des observateurs européens avaient relevé toute une série d’irrégularités, de fraudes et d’intimidations. Le commissaire européen de l’époque Louis Michel les avait balayés d’un revers de la main.

Alors, tel père, tel fils… ?

Par Ruhumuza Mbonyumutwa

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