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Au-delà des accusations de l’ONU à l’encontre du FPR : Un pas de géant vers la Réconciliation du Peuple rwandais

Au-delà des accusations de l’ONU à l’encontre du FPR : Un pas de géant vers la Réconciliation du Peuple rwandais

En ce 1er octobre an 2010 les Nations Unies faisaient sortir un rapport exposant le déroulement des crimes qui ont été commis sur le territoire de la République Démocratique du Congo entre 1993 et 2003. Cette sortie et cette reconnaissance des victimes de ces crimes auront sans doute un certain nombre de conséquences. Dans le propos qui suit nous tentons de réfléchir sur les conséquences de ce rapport sur l’éventuelle et attendue réconciliation des Hutu et des Tutsi du Rwanda et de l’Est du Congo.

Réconciliation

Le génocide de 1994 contre les Tutsi a fracturé plus qu’aucun autre événement la société rwandaise. Il a aussi favorisé cette vision simpliste et manichéenne du conflit rwandais : alors que les Rwandais se barricadaient dans leurs camps respectifs qui s’accusaient mutuellement d’être responsables des malheurs du Pays des milles collines, les étrangers non avertis considéraient les Tutsi comme étant tout simplement les gentils, victimes des méchants et bourreaux hutus. Cette vision a été renforcée par le fait que le FPR, se posant en protecteur des Tutsi, a remporté la guerre qui l’opposait au régime de Juvénal Habyarimana et a fait régner sa « vérité », celle du vainqueur, pendant un certain temps qui, l’on peut l’espérer, a pris fin depuis.

La sortie du rapport en question porte indubitablement un coup fatal à cette vision simpliste et manichéenne.

Ses conséquences quant à la possibilité de réconciliation entre Hutu et Tutsi sont, de notre avis, positives. Nous nous expliquons :

–         Pour beaucoup de victimes des crimes du FPR, qui sont majoritairement Hutu, il n’y avait aucune possibilité de réconciliation tant qu’aux yeux d’un public non averti être Hutu voulait dire généralement « bourreau » et jamais victime.

–         Pour beaucoup de Tutsi, entendre un Hutu réclamer que l’on reconnaisse sa qualité de victime des crimes d’une organisation tutsie qu’est le FPR  revenait à dire qu’il veut nier aux Tutsi la qualité de victimes du génocide de 1994. Ce qui revient à nier ce génocide en quelque sorte. Cette position allait avec le sentiment qu’une réconciliation voulait dire la repentance de tous les Hutu sans distinction et son acceptation par les Tutsi.

Tout le monde conviendra que cette déduction est difficilement compréhensible rationnellement. De notre part, nous pensons qu’elle procède principalement de trois phénomènes au moins: Propagande, Ignorance et Reconnaissance.

La propagande : cette confusion est semée par le FPR et ses amis pour continuer à masquer leurs crimes. L’ignorance : alors que le génocide des Tutsi a eu une couverture médiatique suffisante pour n’être ignoré par personne, les crimes du FPR ont été commis loin des caméras. Les criminels prenaient en effet toujours soin et assurance que les journalistes soient éloignés ou empêchés d’approcher les endroits où se commettaient leurs forfaits. De ce fait, beaucoup de Tutsi ignoraient, de bonne foi, l’ampleur des crimes qu’a commis l’organisation qui prétend lutter pour l’intérêt de l’ethnie. Enfin, la reconnaissance en ce que les victimes du génocide des Tutsi craignent que la reconnaissance de la qualité de victime à l’ethnie hutue atteindrait la leur et la « diluerait » en diminuant son importance.

–         Le fossé exponentiellement élargi par les crimes, ceux de génocide notamment, commis par les protagonistes a été accentué par une « justice » qui allait dans un seul sens et qui souvent n’en était pas une. Le sentiment des victimes hutues d’avoir été oubliées et le sentiment des Hutu en général de n’avoir pas été juridiquement protégés voire d’avoir été persécutés par la Communauté internationale, ici représentée par l’ONU, devrait continuer à baisser en intensité si des actes visant à corriger les erreurs du passé (dans le chef des Nations Unies) suivent la publication de ce rapport.

Partant de ce qui précède, nous sommes convaincus que désormais les Hutu et les Tutsi de bonne volonté peuvent envisager, non sans être taxés de naïveté par les pessimistes, une possible et réelle réconciliation. Toutefois, nous pensons également qu’il faudra pour tous les concernés être disposés à faire de lourdes concessions. Et, dans le même ordre d’idées, cette possibilité dépendra bien entendu de cette reconnaissance mutuelle de la souffrance des uns et des autres sans pour autant que cette reconnaissance puisse faire oublier qu’il y a des criminels dans chaque camps dont le sort devrait être décidé soit par la justice comme c’est déjà le cas pour certains soit discuté dans une éventuelle commission Vérité et Réconciliation.

Pacifique H.

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