Selon une dépêche de l’agence Belga datée de ce lundi 25 octobre, la famille kinoise d’Armand Tungulu Mudiandambu a déposé plainte contre l’Etat congolais en exigeant une reconnaissance du corps et une autopsie sous contrôle étranger indépendant.
Ce Samedi 23 octobre, quelques 1000 personnes selon les organisateurs, 500 selon la police dont La veuve d’Armand Tungulu, ses enfants et le révérend Jean-Paul Moka, un candidat à l’élection présidentielle congolaise avaient manifesté à Bruxelles.
M. Tungulu qui vivait depuis 20 ans en Belgique avait été arrêté à Kinshasa le 29 septembre pour avoir jeté une ou plusieurs pierres sur la voiture du président Joseph Kabila.
Trois jours plus tard, il avait été retrouvé mort dans une cellule de la Garde républicaine ; les autorités judicaires prétendant qu’il s’agissait d’un suicide.
Les manifestants, venus en nombre à Bruxelles, étaient venus dénoncer ce qui selon eux est un assassinat.
En marge de la manifestation des échauffourées avaient éclaté entre les manifestants et la police qui en a arrêté 10 d’entre eux dont sept judiciairement.
Interrogée par Jambonews à la manifestation, la veuve de l’opposant congolais, prise d’une forte émotion n’a pas su nous répondre et c’est Karen, sa fille de dix ans qui nous a répondu : « Tout ce que je veux est qu’on rapatrie le corps de mon père en Belgique ».
Lire la dépêche de Belga :
PARIS/BRUXELLES 25/10 (BELGA)
La famille kinoise d’un opposant congolais vivant en Belgique mais décédé début octobre en détention à Kinshasa, Armand Tungulu Mudiandambu, a déposé plainte contre l’Etat congolais, en exigeant une reconnaissance du corps et une autopsie sous contrôle étranger indépendant, a annoncé lundi son avocat à la Radio France International (RFI).
« Nous portons plainte contre l’Etat congolais (…), qui a l’obligation de sécuriser même les détenus », a affirmé l’avocat, Me Willy Bolio. M. Tungulu, vivant depuis vingt ans en Belgique, avait été arrêté le 29 septembre à Kinshasa pour avoir lancé une pierre (ou plusieurs, selon les sources) sur le cortège du président Joseph Kabila. Il a été retrouvé mort trois jours plus tard dans une geôle du camp Tshatshi de la Garde républicaine (GR, ex-garde présidentielle) où il « se serait suicidé » dans la nuit du 1er au 2 octobre, selon le parquet général congolais.
« La famille de Tungulu, sa fille aînée à la tête, exige du gouvernement de l’autoriser à identifier le corps sous la vigilance de la Monusco (la Mission de stabilisation de l’ONU en République démocratique du Congo). Et ensuite dans l’autopsie à faire, les parties exigent que ça soit fait par les experts internationaux qui seront approuvés par la famille », a ajouté Me Bolio.
Jusqu’à présent, la famille de M. Tungulu vivant en RDC – ses frères et soeurs, sa fille aînée de 18 ans – était restée en retrait. A tel point que lorsque la justice congolaise a lancé un appel pour la reconnaissance du corps, personne ne s’est présenté.
Aujourd’hui la famille exige que cette reconnaissance se fasse en présence de la Monusco. « C’est une façon de se garantir pour des représailles dans un Etat comme le nôtre, pour éviter que l’on fasse accepter aux plaignants un corps qui n’est pas le leur. Et là, ils ont besoin de la protection de la Monusco. De sorte que si ce n’est pas leur corps, ils peuvent le dire et si c’est le leur, que l’autopsie se fasse de manière correcte », a expliqué Me Bolio.
La famille, tant kinoise que bruxelloise, assure ne pas croire au suicide en détention. Le tribunal de première instance de Bruxelles, saisi en urgence par la veuve et les enfants de M. Tungulu, a pris le 11 octobre une ordonnance « faisant injonction à l’Etat congolais de restituer » à la famille « la dépouille mortelle » de l’opposant et « de la faire rapatrier en Belgique », selon l’avocat de la famille, Me Jean-Claude Ndjakanyia.
Mais le gouvernement de Kinshasa a rejeté cette ordonnance affirmant, par la voix du ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, qu’il s’agissait d’une « insulte à la souveraineté » de la RDC.