« Le pays le plus vaste, c’est le ventre de l’homme » Proverbe Rwandais
« Le crocodile sort du fleuve et lèche la rosée » Proverbe Kirundi
Les élections passées d’aout 2010 ont levé le voile sur un Rwanda encore jamais vu par l’opinion publique internationale. Notamment celui d’un pays encore fragile et dirigé, et ce depuis plus de 16 ans (chute du régime de Habyarimana en 1994), par un despote éclairé qu’est l’homme fort actuel de Kigali: Paul Kagame. Durant une assez courte, mais houleuse, campagne électorale : des opposants politiques sont bâillonnés, emprisonnés voire même assassinés.
Les journaux indépendants ont fui en majorité le territoire rwandais, car accusés de semeurs de troubles[1]. S’ajoute à cela une diminution nette en toutes sortes d’aides au développement venu de l’extérieur. Et last but not least : le récent rapport accablant de l’ONU[2] incriminant le chef d’Etat et ses alliés pour crimes de guerre et même, si jugés par un tribunal compétent, crimes de génocide, à l’est du Congo à partir de mars 1993 jusqu’à juin 2003. C’est à croire que ces élections, certes gagnées en août 2010 à plus de 93%, ne lui ont pas fait que du bien. En effet, après celles-ci: les démons du passé ont ressurgis brutalement, rappelant l’homme fort du Rwanda à la réalité. Même dans son propre parti, qu’est le FPR (Front Patriotique Rwandais) : l’étau se resserre par des règlements de comptes internes. Il est vrai qu’après toutes ces années passées au pouvoir, il a à présent du mal à faire la différence entre les intérêts de l’Etat et ses intérêts propres, c’est-à-dire garder le pouvoir tout en s’enrichissant au maximum. Ce dernier point est le sujet principal de cet article. En effet : comment concilier, à long terme, les besoins de développement du pays avec les besoins sans scrupules d’un dictateur comme Paul Kagame? Car il semblerait que la frontière entre ces deux idées soit quasi inexistante. En d’autres mots, Kagame se servirait-il du mythe du développement économique pour légitimer son pouvoir étatique absolu sur le peuple rwandais ? Dire cela viendrait à légitimer que la démocratie est l’ennemi n°1 du développement en Afrique ! Mais je vais, avant de déduire cela, tenter de juxtaposer quelques grands spécialistes, de traditions académiques différentes et leurs analyses respectives, pour appuyer ma petite analyse : ces derniers sont le français politologue Jean-Francois Médard, l’économiste zambienne Dambisa Moyo, le politologue belge Filip Reyntjens et l’historien anglais John Iliffe.
Le point de départ est qu’on remarque sur le continent africain la présence, depuis les indépendances, de l’apparition d’Etats-nations prédateurs qui étouffent littéralement le peuple. Ce dernier se retrouve alors au rang de sujet et non d’acteur politique. L’accession au pouvoir dans l’Etat devient alors la seule issue pour ne pas se faire « bouffer ». Y être employé devient une fin en soi. Au point que ce dernier est, avec le temps, perçu comme un énorme poisson dont le dirigeant et son élite se partagent les morceaux pour le « manger », évidemment. Ici j’emploi la métaphore de la politique du ventre de J-F Bayart (1989)[3] et le symbolisme de l’artiste peintre R.D congolais, Chéri Samba pour illustrer à quel point le patrimonialisme d’Etat en Afrique se traduit en termes imagés de « bouffe », c’est-à-dire d’accumulation de ressources politiques, mais surtout économiques dans la solidification et légitimation du pouvoir.
Je commence l’analyse par le politologue français spécialiste de l’Afrique, Jean-François Médard qui dit à ce propos que : « L’accumulation étatique et institutionnalisée du capital politique suppose une accumulation préalable de ressources politiques personnelles ». Ses agents (les Big men) doivent accumuler « des ressources dans une perspective de consolidation de son pouvoir et de sa survie politique. Les ressources qu’il cherche à accumuler sont d’ordre politique et économique (…) il doit être riche pour faire de la politique (…) il accumule et il contrôle les accès aux ressources matérielles afin de pouvoir redistribuer et, par le patronage, accumuler un capital symbolique de nature politique ». Il pousse son raisonnement plus loin en disant que : « ce n’est pas toujours par perversité mais parce que la priorité, qui est pour eux la survie politique, passe souvent par l’affaiblissement de l’Etat (…) l’Etat, ou ce qui en tient lieu, disparaîtrait avec eux (…) Le Big Man est amené ainsi, rationnellement, à détruire l’Etat au fur et à mesure qu’il contribue à le construire (…) Face à la crise économique qui diminue les ressources à leur disposition pour la redistribution, ils voient de même leur survie politique mise en question…la prédation aboutit alors à la ruine de l’Etat et de la société »[4]
Il y aurait donc une logique rationnelle dans la compréhension du fonctionnement des Etats prédateurs, comme ici en l’occurrence, le Rwanda de Paul Kagame, voir même de son prédécesseur, Juvénal Habyarimana ? A J-F. Médard de trancher qu’il faut donc « en finir avec l’Etat ». Ce dernier serait en effet un « obstacle irrémédiable au développement ». Mais le danger, il le dit lui-même, est qu’une telle théorie (à valeur universelle) serait, comme énoncé plus haut, de dire que les Etats en Afrique (ou tous autres Etats émergeants au-delà) seraient incompatibles avec la démocratie et ainsi donner la voie aux dictateurs de tous genres à davantage « resserrer les boulons ». Nous verrons ça plus loin. Cela dit, il y a une règle qui veut que: aussi longtemps que les pays africains seront « sous-développés » il y de fortes chances que la démocratie ne voit pas le jour sur le continent. Mais inversement: est-ce que toute démocratie mène systématiquement au développement d’un pays ?
Des nouvelles plaidoiries pour des régimes autoritaires en Afrique, je passe à l’économiste zambienne Dambisa Moyo et son bouquin l’Aide Fatale (2009). Le point de vue d’une intellectuelle africaine, enfin ! Elle avance que l’économie n’a pas nécessairement besoin d’un régime démocratique (au sens occidental du terme) – pour son essor. Je la cite :
« A côté de la gouvernance une autre obsession occidentale fit son apparition : établir la démocratie dans les pays en voie de développement. L’installation de gouvernements démocratiques se présenta comme un dernier refuge pour les pays donateurs, leur ultime tentative pour démontrer la validité de la politique d’aide (…) » Il devient alors facile de comprendre pourquoi la jeune femme fut aussitôt acclamée à Kigali ! Elle continue plus loin, notamment que : « Partant de la conviction que la démocratie (à l’occidentale) avait fait ses preuves comme cadre optimum de la croissance et du développement des nations, on se persuada que si l’éthos et les institutions démocratiques étaient transplantés dans les Etats africains, ces pays se mettraient enfin à prospérer. La démocratie apparaissait comme la solution ultime (…) la véritable démocratie libérale, suppose une représentation du peuple élue par le canal d’élections ouvertes, libres et honnêtes (…) que les libertés civiles soient respectées et protégées, que les autorités régulièrement élues ne soient pas soumises à la tutelle de l’armée ou du clergé »[5]. Cette dernière phrase ne contredit-elle pas le principe global, étant donné que, dans le cas du Rwanda, cette tutelle est dirigée par une élite militaire Tutsi (FPR) ? De plus, Moyo, ignore peut-être aussi, en défendant les régimes sévères en Afrique que: autoritarisme rime souvent avec patrimonialisme dans la consolidation du pouvoir étatique.
Quant à Filip Reyntjens, il nous permet de mettre la théorie en pratique et de nous confirmer que ce patrimonialisme étatique rwandais est bien perpétré par l’armée du FPR, devenue entre temps parti politique ! Que cette armée politisée contrôle toutes les sphères de l’Etat dans son article intitulé: «Chronique politique du Rwanda, 2009-2010), où il développe que:
« Le FPR confirme en effet le constat que nous faisons depuis des années, à savoir qu’il fonctionne dans la logique d’un parti unique et que, malgré son contrôle effectif de l’Etat et de ceux qui vivent sur son territoire, il craint la compétition d’égal à égal. La nervosité du régime est encore renforcée par des scissions au sein de sa base historique, l’armée » [6] Il confirme ainsi sur ce que j’avais énoncé plus haut sur l’hégémonie du FPR. Mais à lui de renforcer davantage mon point de vue notamment qu’ « à tous les niveaux moins visibles du pouvoir (armée, diplomatie, haute administration, magistrature, administration locale) les Tutsi sont largement dominants. Du point de vue politique, le FPR est très majoritaire » Alors que « l’article 116 de la constitution, se trouve violé, puisque celui-ci dispose que ‘la formation politique majoritaire à la Chambre des Députés ne peut pas avoir plus de 50% de tous les membres du gouvernement’, quota que le FPR excède largement »[7]. Il rejoint, vous le verrez plus loin, également ma conclusion que: « on a du mal à comprendre son énervement (Kagame) face à une opposition sans moyens et à la merci du pouvoir. Cependant Ingabire (Victoire : l’opposante Hutu, présidente des Forces démocratiques unifiées, FDU-Inkigi) en particulier met publiquement en cause les fondements même du pouvoir : en s’attaquant à trois monopoles (le statut moral du FPR, le statut de victime des Tutsi, le statut de criminel des Hutu), c’est l’ensemble du socle de la légitimité interne et internationale du FPR qui est mis en cause. L’émergence, à l’intérieur du pays, d’une opposition qui se montre et de demandes d’ouverture du champ politique, menace une situation que le FPR considérait comme acquise, c’est-à-dire le contrôle total de la politique et de la société (…) Les dissidences internes au FPR sont bien plus menaçantes que l’opposition civile naissante, et les deux pourraient même conclure des alliances (…) Et F. Reyntjens de finir sa chronique, non sans cynisme (à caractère prémonitoire ?) que: « Muni de cette ‘légitimité démocratique’, Kagame entame ainsi son second septennat (en réalité il est au pouvoir depuis 1994). Le finira-t-il ? C’est une tout autre question »[8]
Par ces analyses on voit à quel point l’Etat est instrumentalisé à des fins propres par ses dirigeants au point de se demander s’il faut encore promouvoir ce dernier aussi longtemps qu’il est aux mains de dictateurs. Cependant, on voit à présent plus clair la plainte de D. Moyo dans sa critique des Etats africains, à qui, selon elle, on aurait accordé trop d’attentions par des prêts faramineux aux taux d’intérêts très bas, et ce depuis la crise des matières premières fin des années 70’, pour redresser l’économie, mais qui malheureusement auraient disparu dans la nature ! Donc à nous de constater que sa critique va aux Etats africains qui eux sont surendettés, contrairement aux personnes privées. Voici, selon mon point de vue, la nouvelle tactique de la Banque Mondiale et du FMI, après l’échec des programmes du Structural Adjustments des années 80’. On s’attaque à présent sur le second groupe, par l’octroi de microcrédits…
On voit, dans le cas de l’Afrique, à quel point la sphère économique, pour revenir à J-F. Médard, rejoins de façon logique la politique, dans le sens que : « la nature patrimoniale de l’Etat africain constitue un obstacle à la démocratie dans la mesure où la lutte politique n’est pas seulement une lutte pour les positions politiques mais pour l’accès aux ressources de l’Etat »[9]. Donc que l’Etat serait une arme a double tranchant : d’une part vital pour l’essor économique, d’autre par destructeur car prédateur et patrimonialiste. Et que dans le cas des dirigeants africains, ils aient justement du mal à faire la part des choses, car au fur et à mesure que leurs mandants s’allongent, l’Etat (ses structures et ses agents), deviennent littéralement des « outils » au service du seul chef d’Etat, devenu entretemps mégalomane. Je rappelle cependant qu’il ne faut pas généraliser en parlant du FPR. Que ses actions aujourd’hui sont de moins en mois soutenues par la majorité Tutsi, à commencer par ses propres membres. Les généraux Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya, en exil, en sont les exemples les plus marquants.
Pour revenir à la démocratie : aussi simpliste que cela puisse paraître, cette dernière veille donc davantage aux intérêts de l’Etat que la dictature. La première évite à ses dirigeants d’entrer dans le cercle vicieux de la réflexion de soi dans l’Etat – ce dernier devenu miroir où ils y voient leur reflet – par la présence du multipartisme. Le but est donc de veiller à ce que les dirigeants restent le moins longtemps possible au pouvoir, avant que le phénomène de réflexion narcissique ne soit intériorisé. Ainsi, Paul Kagame ferait-il les mêmes erreurs que ses prédécesseurs ? C’est-à-dire qu’il lui est impossible de se dissocier avec l’Etat, la nation. En effet, Habyarimana a fait de même quand il a dit qu’après lui ce sera le « chaos »…
Mais pour le premier, c’est une autre équation – plus délicate – notamment : démocratie est égale à perte de pouvoir au profit de la majorité Hutu. Sa tactique cache aussi autre chose de tout aussi pertinent, dans le sens où, une fois au pouvoir, Kagame rejeta délibérément les politiques socialistes et essoufflées de la Françafrique pour embrasser le néo-capitalisme américain. Ce qui fut un succès dans la mesure où il ouvra les marchés aux investissements étrangers afin de reconstruire le pays, ravagé par la guerre. Et Dambisa Moyo la soutient aussi longtemps qu’il va dans ce sens ! Cette stratégie de développement, avant tout axée sur l’économie (libérale), permit à Kagame d’assoir sa légitimité et surtout à se différencier de Habyarimana, qui, trop réticent à ouvrir son pays au néo-capitalisme n’avait pas saisi les changements politiques à l’échelle mondiale après la chute du mur de Berlin et la crise des matières premières fin 1970. Ces derniers événements ayant fortement fragilisé le socialisme et accéléré le Nouvel Ordre néolibérale. Par conséquent, le Rwanda d’avant 1994, surendetté, laissait entrevoir des failles dans son système politique et militaire, pendant que la menace du FPR postée aux frontières nord du pays se faisait de plus en plus « sentir ». Les politiques d’Ajustement Structurel avaient pour mission de réduire le contrôle et surtout les dépenses de l’Etat. De plus, la chute du bloc de l’Est fit chuter les aides autrefois accordées, car n’ayant plus d’ennemis, l’Occident se sentait moins obligé à financer des alliés au Sud dans sa guerre d’influence avec son ex-rival. Donc cette rétraction fragilisa fortement les pouvoirs africains (surtout socialistes) et eut comme premières conséquences: une armée nationale affaiblie et peu équipée face aux menaces extérieures, une baisse de qualité et d’effectifs dans le corps enseignant et des soins de santé, etc. S’ajoute à cela les divisions d’ordre ethniques et régionalistes. C’est alors que le MRND (Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement) de Habyarimana commence à s’auto détruire à partir de son noyau même…Et voilà qu’on observe le même phénomène avec le FPR de Kagame aujourd’hui. Ce dernier donc, dans ses ambitions hégémoniques de domination ne peut se maintenir au pouvoir que par la violence car son parti politique est essentiellement d’ethnie Tutsi, qui représente à peine le quart de la population rwandaise.
La dernière théorie de cette analyse vient de l’historien africaniste de Cambridge (Royaume-Unis), John Iliffe[10], qui confirme mes propos en démontrant que ce type d’hégémonie a su se maintenir par « trois forces institutionnelles complémentaires » : (1) un parti unique qui permet de «populariser la propagande de l’Etat » par un nationalisme unifié ; (2) l’armée ; (3) l’ordre international comme les Nations Unies ou l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Et on voit, depuis 1994, à quel point ces trois institutions ont joué un rôle décisif dans l’ascension, la légitimation et le maintien du FPR dans la région des Grands Lacs. Cette théorie concorde également avec l’analyse de Reyntjens faite plus haut.
Le dernier point, et non des moindres dans cet essai est: comment ces institutions hautement hiérarchisées arrivent-elles à se maintenir au pouvoir aussi longtemps sans que la communauté internationale ne bronche? C’est là qu’entre en scène la République Démocratique du Congo et ses sous-sols riches en minerais et hautement convoités par les multinationales. En effet le prix à payer pour l’essor économique (relatif) du Rwanda passe par l’appauvrissement de son voisin, le Congo. Légitimer une telle impunité passe par la compréhension du fait que la communauté internationale sait qu’elle a échoué à sa mission d’intervention durant le génocide de 1994 : laissant le champ libre aux extrémistes hutus interahamwe de massacrer par milliers la population Tutsi de l’intérieur, et que par conséquent elle n’a pas de leçon à donner à Kagame…
Le problème de la région des Grands Lacs, on vient de le voir brièvement est donc plus complexe que ça. Et la communauté internationale (dans son silence) sait qu’elle est actrice principale, mais muette – ensemble avec Kagame – dans les conflits actuels à l’Est du R.D Congo. N’est-ce pas elle qui a soutenu le FPR (dans sa course au pouvoir) au début de la guerre rwandaise en 1990 afin d’inciter Habyarimana au multipartisme. Donc Victoire Ingabire, dans son souhait de réconciliation nationale, s’il y a, sait qu’il faudra passer par la vérité, toute la vérité, c’est-à-dire que l’armée du FPR devra lui aussi passer aux bancs des accusés, après les interahamwe, au TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). Le chemin à parcourir reste encore long. Mais l’action (presque suicidaire) de cette mère de famille est d’un courage et d’une sagesse extraordinaire, face au puissant FPR.
Car malgré le dédain de Kagame face à sa rivale Hutu, il n’ignore pas moins le poids qu’elle représente dans l’électorat et la communauté internationale. Et que toute atteinte à sa personne risquerait de l’élever au rang de martyre. Ingabire donne un sens à la souffrance du peuple rwandais, elle le concrétise en se sacrifiant de la sorte. Et le temps joue en faveur de cette dernière car, comme déjà signalé, au sein de l’armée de Kagame les divisions se multiplient et la fameuse communauté internationale accorde moins de patiente à ce dernier. N’ont-ils pas déjà commencé à le menacer ? Les victimes de la machine FPR ? Ce sont des congolais, des Hutu, des Tutsi, des Twa, et d’autres membres étrangers voulant que justice soit faite. Il faut dire que le FPR, la chose qu’il a réussi à créer dans tout le peuple rwandais réuni c’est un climat de peur…d’être la prochaine victime. Les gens s’évitent, s’épient et se trahissent entre eux afin de sauver leurs peaux.
La Justice, dans les entrailles du Pays des Mille Collines, se met à gronder comme le tonnerre. Et en maltraitant Victoire Ingabire, c’est la foudre que le président Kagame s’attire ! Doit-on se préparer à un nouveau cataclysme? Les images d’Haïti furent terribles mais n’étaient point l’œuvre de l’Homme, ou bien ? Kagame, en attendant, commence à récolter, de paire avec la communauté internationale, ce qu’ils ont semés ensemble. Mais le premier aurait viré à l’est, dit-on ?
Ma phrase de la fin, étant donné que j’ai commencé par deux proverbes de chez nous, je terminerai par un dicton chinois propre au contexte actuel de mon article : qui est d’inciter notre président rwandais à observer une trêve. En effet, il a trop mangé ! Et un ventre trop plein, à terme, finit par relâcher les muscles. En Chine on dit qu’il en est de même : qu’ « un arc tendu longtemps perd de sa force »…La tradition rwandaise veut que ce soit l’histoire et non son auteur qui en soit le coupable ! Donc Si jye wahera hahera umugani !
Jean Bigambo
[1] Les plus grands étant Umuseso et Umuvugizi : tous deux suspendus pendant une période de six mois (quelques mois avant la période éléctorale) car accusés de « diffamation et d’immixtion dans la vie privée »
[2] Le rapport initial de juin 2010 : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/93/44/38/DRC_RAPPORT_FINAL_ENG_18062010-2.pdf
[3] J-F Bayart. L’Etat en Afrique, la politique du ventre. Editions Fayard (1ère publication en 1989)
[4] J-F Médard. L’Etat patrimonialisé ; Politique africaine, n°39, septembre 1990. P.32-33
[5] Dambisa Moyo. L’Aide fatale. Editions J-C Lattès (pour la traduction française). 2009. P.58
[6] Filip Reyntjens. Chronique politique du Rwanda 2009-2010. Mai 2010. P.273
[7] Ibidem. P.275
[8] Ibidem. P.294-295
[9] J-F Médard, ibidem. P.36
[10] John Iliffe. Les Africains. L’Histoire d’un continent. Editions Flammarion pour la traduction française en 2009. P.521. Ou pour la version originale : Africans. A history of a continent. Cambridge University Press, Cambridge. 1995