A l’occasion de la journée mondiale de la femme, une conférence-débat sera organisée le 12 mars 2011 par le Réseau international des femmes pour la Démocratie et la Paix, RifDP en abrégé. La journée mondiale de la femme a lieu le 8 mars chaque année. Le thème choisi cette année est « Femme active, comment concilier la vie professionnelle et la vie privée ».
Le RifDP est une association en pleine croissance composée de femmes pour la plupart venant de la région des Grands Lacs africains. Elle est internationale, ayant des branches au Canada, en Hollande, en Angleterre ou encore en Allemagne.
Cette association a vu le jour suite à une prise de conscience des femmes africaines qui estiment qu’il est grand temps que les conflits et le sous-développement qui sévissent dans la région des Grands Lacs ( Rwanda, Burundi, RDC, Ouganda …) prennent fin. Cette région paye depuis maintenant plus de 20 ans un lourd tribut en vies humaines et le cercle de violence semble s’étendre à l’infini, la structure socioculturelle sera détruite inexorablement si rien n’est fait.
A l’occasion de la journée internationale de la femme, Jambonews a rencontré Kami Rachel Runyinya, membre du RifDP.
Répondant à une question sur la raison pour laquelle l’association a été créée, Kami nous explique que “Les femmes de la diaspora sont souvent confrontées à la lutte pour la survie de la famille et s’intéressent de moins en moins aux problèmes de leurs pays d’origine alors que ces problèmes sont en grande partie la raison de leur exil. Si rien n’est fait, ces problèmes vont demeurer et seront malheureusement l’héritage de nos enfants. En tant que survivantes des événements malheureux qu’a connus la Région des Grands Lacs africains, nous avons ressenti le devoir de mettre nos forces en commun afin de préserver nos enfants de revivre la même chose. C’est pourquoi nous voulons conscientiser les femmes de la diaspora sur le fait qu’elles pourraient être de vraies artisanes de développement et de paix dans leurs familles, dans leur entourage immédiat et également dans leur pays d’origine.”
Elle nous dit aussi qu’une mère est d’autant plus concernée et poussée à agir pour la paix car “chaque fois qu’une femme donne la vie, elle pose un acte de foi en l’avenir. Il est donc tout naturel de dire que la femme qui donne la vie est mieux placée pour un engagement en faveur d’un futur sain, où son enfant trouvera harmonieusement sa place pour réaliser pleinement son potentiel dans tous les domaines de sa vie.”
“Il est aussi évident qu’il ne peut y avoir de paix durable sans développement ni respect des droits humains ”, rajoute-t-elle
« Eduquer une femme, c’est éduquer toute une nation »
L’association s’est rendue compte que le problème des grands lacs réside principalement dans le manque d’éducation, d’information ou d’ouverture. C’est pour cette raison que l’association souhaite mener des actions pour rentabiliser les potentialités des femmes de la diaspora afin qu’elles puissent participer au développement et à la pacification de leurs pays d’origine dans le respect du droit humain car, nous pour elle, “comme le proverbe sénégalais le dit, éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation”
« Qu’elles soient infirmières, comptables, enseignantes, professeurs, éducatrices, politiciennes, médecins, journalistes, femmes au foyer, … » chaque femme a selon Kami, « une pierre à apporter à cet édifice, il suffit juste qu’elle en prenne conscience. Notre but est de promouvoir le leadership féminin. »
Afin d’atteindre les objectifs fixés par le réseau, Kami nous dit que les actions qu’elles comptent mener sont les suivantes:
- Maintenir l’identité culturelle des générations futures à travers des activités culturelles ;
- Organiser des activités multiples visant à faciliter l’intégration dans nos pays d’accueil ;
- Organiser de tables rondes et conférences sur des thèmes divers touchant l’harmonie familiale et sociale, l’éducation, le leadership féminin et le respect des droits de la personne ;
- Créer des espaces d’expression et d’éducation pour la jeunesse afin d’éviter la délinquance, le laisser-aller et le décrochage scolaire dans la diaspora ;
- Soutenir des projets de développement initiés par des femmes dans les pays d’origine.
La conférence du 12 mars sera, termine t-elle, une occasion d’échanger et de partager les expériences avec des femmes qui ont pu mener à bien leur carrière tout en s’occupant de leur famille et en militant pour la justice sociale, la liberté, la solidarité et les droits humains dans la vie associative et Kami conclue en invitant chaque femme qui veut participer au débat à contacter le réseau.
Par Laure Uwase
Jambonews.net