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RDC: « Maintenant ou jamais, tout ou rien pour les Elections de 2011-2013 »

RDC: « Maintenant ou jamais, tout ou rien pour les Elections de 2011-2013 »
RDC 2011

RDC 2011

RDC 2011


Les Jeunes Leaders membres de l’Association de défense des droits l’homme, RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF SUD KIVU ont organisé, en date du 16 avril 2011, une journée de Réflexion sur  le thème « RDC : Maintenant ou jamais, tout ou rien pour les élections de 2011-2013 ». Voici en synthèse l’essentiel de leur message.
 

En RDC, le timing et la préparation des élections qui doivent se tenir entre fin novembre 2011 et 2013 continuent à agiter la classe politique congolaise. La semaine 8 au 15 avril 2011,  l’Assemblée nationale a rejeté pour des raisons de forme une proposition de loi déposée par un membre du parti présidentiel, proposition qui prévoit un scrutin mixte et surtout le dépôt de cautions électorales très importantes mais très contestées. De son côté, l’opposition, dont un des partis, le MLC, apparaît divisé et connaît la défection de l’ancien gouverneur déchu de l’Equateur qui a créé son propre parti, condamne tout retard dans la tenue des élections et rejette l’idée de découplage de l’élection présidentielle et des législatives : le président du RCD, Azarias Ruberwa, déplore le retard dans la promulgation d’une loi qu’il juge inique et qui veut consacrer à l’avance l’élection de l’actuel président. À propos du retard qui pourrait avoir lieu dans la tenue des élections, le président de l’association des constitutionnalistes congolais Professeur Esambo, estime que ce retard entraînerait une situation d’illégitimité, mais pas d’illégalité après le 6 décembre 2011, date de la fin du mandat de Joseph Kabila. Par ailleurs, les opérations de révision du fichier électoral par la CENI connaissent un peu partout des retards et des problèmes techniques ou autres alors que le président controversé de cette commission a organisé le 11 avril 2011,  un colloque de deux jours à Kinshasa à l’issue duquel les partis et la société civile ont été invités « à respecter la constitution »

Après les nombreux  échanges de cette journée de réflexion, nous avons tendu notre micro à Madame Virginie CIREZI, chargée de GENRE, Femme, Famille et Enfant au sein de l’ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF SUD KIVU.

Laurent : Bonjour, Madame VIRGINIE CIREZI. Votre point de vue sur la Révision de la Constitution Congolaise.
Virginie : La révision de la constitution congolaise en janvier dernier a pris de court tous les acteurs et observateurs congolais et internationaux. Néanmoins, on ne peut pas surestimer son importance. Elle empêchera les partis politiques d’utiliser le premier tour comme un premier tri pour pouvoir s’organiser autour de l’ultime challenger dans le deuxième tour.
Laurent : L’opposition Congolaise fera-t-elle face à Joseph Kabila, et la Communauté Internationale aura-t-elle un message à lancer. Quels seront enjeux?
Virginie : Si l’opposition ne s’organise pas autour d’un seul challenger, il sera très improbable de battre Joseph Kabila. La communauté internationale aura des difficultés à trouver un ton et un contenu à ses éventuels messages critiques sur le processus, n’ayant pas réagi à la révision constitutionnelle. Les nouveaux enjeux deviendront le fonctionnement (autonome ou pas) de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la loi électorale (qui définira ou pas un cadre encore plus restrictif) ; l’installation et le fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Les enjeux seront aussi la sécurisation du processus (y compris la question si l’opposition sera capable de s’adresser à l’électorat dans une campagne normale) ; l’indépendance de la Cour constitutionnelle, qui traitera tous les litiges électoraux. Il est probable que le gouvernement avancera sur ces terrains de la même manière que la constitution a été revue,  avec des irrégularités formelles, mais pas assez pour pouvoir parler d’une démarche illégale.
Laurent : Découplage des élections en Rdcongo, que veut la CENI càd son souci majeur.
Virginie : Aujourd’hui, on ne peut pas exclure que la CENI décidera de découpler les élections présidentielles à des élections législatives, afin d’accélérer le processus des présidentielles pour que le Président prête serment avant que son mandat actuel n’expire.  Dans ce scénario, les élections législatives pourraient être organisées au plus tôt en mars-avril 2012. Le premier souci est que des législatives organisées par un Président déjà réélu et installé pourront avoir un résultat entièrement différent que des législatives organisées comme étape dans un nouveau cycle électoral où tout est encore ouvert. Le deuxième souci est que les législatives pourraient être considérées comme beaucoup moins prioritaires.
Laurent : Les élections pourraient être reportées, pour quelles raisons ?
Virginie : Certains n’excluent pas que les législatives seront reportées sine die, pour des raisons de sécurité, financières ou autres. Surtout quand on se rend compte que le cadre légal doit être mis en place par un Parlement dont beaucoup d’élus sont quasi sûrs de ne pas être réélus. C’est pourquoi l’opposition a un focus presque exclusif sur les élections présidentielles, d’où la  question pour les députés Congolais « maintenant ou jamais, tout ou rien. » Ceci augmente le potentiel violent du processus. Leurs leaders font référence à leur capacité de mobiliser la rue au cas où ils ne se reconnaissent pas dans le résultat des élections.
Laurent : Quel processus pour cette démocratie en Rdcongo ? Crainte ou Regret ? Selon vous, les congolais moyens croient à quoi ?
Virginie : Le manque d’importance qu’on attribue aux législatifs est inquiétant. La croissance d’une démocratie est un processus à long terme, et la qualité de son Parlement est un indicateur important de son évolution. C’est dommage qu’on n’en parle pas beaucoup au Congo, ces jours-ci. Et ce qui est carrément triste est que les élections locales ne semblent exciter absolument personne. Sauf les congolais moyens bien sûr, continuent à croire qu’une démocratie qui commence en  haut sans arriver en bas est un édifice qui a un toit imposant mais pas de murs. Finalement ce toit s’écroulera.
Laurent : Votre mot de la fin

Virginie : Nous pensons que, pour la concorde nationale, pour que la paix sociale s’installe et que les élections se passent dans de bonnes conditions et dans un climat apaisé, il faut que les élections présidentielles et législatives se fassent en même temps. Découpler cela politiquement, ce n’est pas souhaitable. Les acteurs politiques et de la société civile doivent respecter la  Constitution en vue de réussir les prochaines élections en RDC et  d’éviter des frustrations. Nous pensons que la Commission Electorale Indépendante(CENI) tiendra compte de l’ensemble des faiblesses soulevées par les membres de la société civile de la RDCONGO et les partis politiques pour pouvoir corriger et proposer un calendrier qui soit compatible avec les élections que nous voulons libres, démocratiques et transparentes.
Laurent : au nom de l’équipe de Jambonews,  je vous remercie.
Virginie : C’est moi qui vous remercie.
 

KURHENGAMUZIMU Laurent
Jambonews.net

 

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