Après plus de 10 ans d’impunité des auteurs de violences sexuelles, la justice congolaise s’organise et plusieurs procès pour viols sont en cours dans l’Est du Congo. Ces sanctions font naître un espoir sur la fin des actes barbares, de la peur et du déshonneur des victimes.
Le viol était devenu après tant d’années de guerre dans l’Est du Congo, le lot quotidien des femmes civiles congolaises de la région. Depuis 1998, l’ONU estime que plus de 200.000 femmes ont été violées en RDC. Le nombre de ces actes inqualifiable reste toujours élevé, ainsi dans le seul territoire de Walungu, l’ONG « CAMPS » a dénombré 102 violences sexuelles pour le mois de janvier 2011 comme le rapporte Elise PIRSOUL dans le journal de la coopération belge « Dimension».
Les autorités congolaises et la communauté internationale ont fini par mettre en place un système judiciaire dans la région des deux Kivu. De par les premiers résultats de ce programme, on assiste à de nombreux Procès, le plus célèbre étant « le procès de Fizi » en février 2010 ou plusieurs officiers supérieurs de l’armée régulière et des soldats ont été condamnés à 20 et 15 ans de prison pour avoir commis plus de 50 viols sur la population civile.
Le système judiciaire mis en place fait parti d’un vaste programme visant la stabilité de l’Est du Congo: Collecte des données par l’UNFPA, suivi psychomédical des victimes par l’UNICEF, réforme du secteur de sécurité par la MONUSCO, la prévention et la protection par le HCR et la lutte contre l’impunité par le BCNCDH en collaboration avec la MONUSCO. Ainsi lors des différents procès comme le rapporte également Elise PIRSOUL, les plaintes sont enregistrées par une ONG locale et relayées à l’UNFPA, les victimes sont pris en charge par les relais de l’UNICEF et assistées juridiquement par une ONG d’avocats locale, elle-même assistée par Avocats sans frontières Belgique.
Ce programme aura permis aux victimes de dépasser le cap de la peur pour oser dénoncer leurs bourreaux et demander justice. L’accomplissement de la justice reste malgré tout semé d’embûches.
En effet, nombre de coupables ont pris la poudre d’escampette, les rebelles restent difficiles à capturer, les indemnités aux victimes sont insuffisantes ou impayées.
Mais malgré les imperfections, le pas franchi est à saluer et sonne comme un espoir de rendre enfin justice aux femmes victimes de l’apocalypse kivusien. Ephrem Mutabazi Jambonews.net