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17 mai 1997 – 17 mai 2011: Elle est « belle » la Libération du Zaïre

17 mai 1997 – 17 mai 2011: Elle est « belle » la Libération du Zaïre

Il est dit à qui veut l’entendre que nous avions connu la « libération » de la dictature, du clientélisme, de la corruption, du tribalisme et autres maux dont la culpabilité est entièrement mise sur la période Zaïre de la RDC que certains appellent déjà la Très Démocratique période Congolaise.

ZAIRE-1971-1997

ZAIRE-1971-1997


Mais où en sommes-nous sérieusement? Pour célébrer un évènement, il faut en avoir fait le bilan, année après année et se poser la question de l’évolution, même lente, que le pays a connue depuis vers la liberté promise, vers la démocratie soit disant retrouvée, vers l’indépendance chantée…
Donc posons-nous ces questions. On attribue à la République du Zaïre des tas de maux à croire que depuis, ils ont disparu où que les choses vont beaucoup mieux en RDC, de la bouche même du président le 19 janvier 2010 qui dit: « (…) Tout va bien dans l’ensemble du territoire de la RDC (…)» en présence du ministre belge des affaires étrangères Vanackere, du gouverneur de la province du Katanga Moïse Katumbu et de journalistes belges présents lors de la rencontre à Lubumbashi, en prélude au déplacement du roi des belges pour une autre « fête », celle du 30 juin 2010.
Où en sommes-nous? Le pays n’est toujours pas sécurisé de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. Qui ignore la présence de soldats angolais dans le territoire de Tshela? Qui en ignore les exactions et comportements violant les droits des citoyens sur leur territoire? Qui ignore la présence de multiples groupes armées dans l’Est de l’Ituri au Sud Kivu? Qui ignore les viols, dont Kinshasa en est devenue la capitale mondiale? Et la situation serait de loin pire sans la présence, un mal sans doute nécessaire de l’ONU et autres ONG, principalement agglutinées dans l’Est du pays.
La corruption se porte bien voire mieux! Idem pour un tribalisme qui a mis dans les postes importants des personnalités swahiliphones pour les postes importants et stratégiques. Le tribalisme? Qui niera que Laurent Désiré Kabila avait décrété ce que l’on a communément appelé le code « 32 » (32 ans de Mobutisme) pour les ressortissants de la province de l’Equateur, ayant pour seul tort d’être du même groupe ethnique que le défunt président Mobutu? Qui ignore que le désir ultime de Laurent Désiré Kabila n’était pas la libération du pays mais de devenir président à son tour, le témoignage de James Kabarebe et Paul Kagamé à ce sujet sont très éloquents!
L’économie? Un des pires terrains de la prédation économique, livré à l’appétit vorace de congolais eux même mais aussi des grandes entreprises comme des petites mais aussi des particuliers, qui porte sur son dos un autre mal nécessaire: la coopération (forcée) avec les institutions de la haute finance. Comment peut-on comprendre que ce pays rate si souvent des tournants importants pour son économie. Des occasions ratées? La connexion au câble sous marin sur la côté atlantique de l’Afrique pour un meilleur accès à internet. Un accès meilleur dans la plupart des pays frontaliers. Le manque d’un port en eau profonde, les coupures d’électricité quotidienne que beaucoup de Kinois n’ont pas vécu et espéraient ne plus les vivre, alors que ce pays est doté du barrage hydro électrique ayant le plus grand potentiel d’Afrique. L’exploitation du pétrole dans l’océan atlantique, le gaz naturel du lac kivu, le potentiel agricole du sol, etc… Des exemples, il y en a légion!
La démocratie? Des élections brouillons dont le processus est modifié à la va vite dans l’année même de la présidentielle sans parler de la situation catastrophique du processus électoral à l’intérieur dont j’apprends, il y a peu, qu’un imposteur s’est fait la belle avec plus de cent mille dollars de paie d’agents chargés de l’enrôlement des électeurs… Ne parlons pas des emprisonnements ou arrestations arbitraires ou sans véritable procès ou accusations, voire sans avocat pour la défense, des assassinats ou meurtres retentissants sans procès dignes de ce nom.
mobutu_mandela_kabila

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Bref, il ne s’agit pas ici de faire la critique d’un régime, au risque de se retrouver aux arrêts à la descente d’avion à Kinshasa pour avoir juste exprimé son opinion, feu Floribert Chebeya et député Daniel Botheti ainsi que nombre de journalistes congolais morts assassinés sauvagement par des « hommes armés en uniforme » en savent quelque chose.
Il s’agit ici de rappeler à ceux qui se revendiquent comme étant notre « élite» et au peuple que l’on ne célèbre une chose que lorsque celle-ci a apporté un réel changement POSITIF, même graduel, distinguant la situation actuelle à la situation initiale (17 mai 1997) par des éléments attestant du bien fondé de l’évènement mis à l’honneur. Or des biens fondés, il n’y a rien. Suite à un coup de force, Laurent Désiré Kabila s’autoproclame président! Où étaient les « députés » et membres de l’opposition politique à Mobutu pour défendre le droit et la constitution? Qu’a fait le régime de Laurent Désiré Kabila des travaux de la conférence nationale souveraine qui commençait à mettre le doigt sur la question de la démocratie dans les institutions de l’État et la vie socio-économique. Et ne parlons pas des charniers dans l’Est du pays des massacres ayant eu lieu lors de l’avancée de l’AFDL.
Que chaque congolais se pose sérieusement la question de savoir: « qu’est ce que l’AFDL, qualifié de conglomérat d’aventurier par feu Laurent désiré Kabila lui même, nous a apporté de mieux? Et quel est l’héritage politique, économique, social et culture de l’action politico-militaire de l’AFDL et de feu Laurent Désiré Kabila en guise de « libération du peuple »?
Le 17 mai restera, forcément, le jour où une forme de dictature politique a remplacé une autre par les armes et non les urnes! Car dans le plan de la liberté démocratique, rien ne distingue (encore) la République Démocratique du Congo de la République du Zaïre. Les faits concrets parlent mieux que les arguments et discours politiques et politiciennes.
Momi M’BUZE

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