La police nord américaine vient d’arrêter à Washington un des quarante militaires incriminés par le juge espagnol Fernando Andreu. A la base, le militaire rwandais Justus Majyambere était détenu pour « immigration illégale », mais les alarmes se sont déclenchées lorsque l’ordinateur d’Interpol a reconnu qu’il était recherché par un tribunal de l’Audiencia Nacional basé à Madrid.
Il y a trois ans, le juge Fernando Andreu Merelles a délivré un mandat d’arrêt international contre quarante hauts militaires du FPR,  en mettant également en cause le président actuel, en les accusant de génocide, de crimes contre l’humanité et de terrorisme. Ils sont considérés comme responsables de la mort de plus de quatre millions de Rwandais et congolais ainsi que de neuf espagnols (six missionnaires et trois civils), faits commis dans les années nonante.
Justus Majyambere, major dans l’armée rwandaise, est impliqué dans l’agression de plusieurs populations et dans l’attaque des Médecins du Monde où travaillaient les volontaires espagnols, abattus le 18 Janvier 1997. Ceux-ci avaient été témoins de plusieurs crimes commis par le FPR.
Fernando Andreu Merelles a envoyé à Washington la confirmation de l’identité du détenu afin qu’il soit maintenu en détention et puisse être extradé vers l’Espagne.
Les victimes espagnoles
L’acte d’accusation déclarait que les accusés avaient pris le pouvoir par la force et avaient mis en place un régime de « terreur », « commis des crimes odieux » contre des civils, la plupart des réfugiés hutus rwandais ainsi que sur la population congolaise.
Selon le juge, ces exterminations ont été commises « sous prétexte de raisons de sécurité, avec invasion et conquête » du Congo. Entre autres crimes, le juge espagnol cite l’assassinat de six prêtres espagnols et trois aides soignants de Médecins du Monde, ainsi que des meurtres survenus entre 1994 et 2000 dans les camps de réfugiés où ils travaillaient.
Ce fut le cas du Père Joaquin VALLMAJÓ, arrêté par l’Armée patriotique rwandaise (APR) et dont le corps n’a pas encore été retrouvé, qui avait dénoncé les massacres et les persécutions contre les Hutus. De plus, quatre missionnaires maristes furent assassinés en Novembre 1996, dix jours après que l’un d’eux, le Père Servando, ait demandé de l’aide pour les réfugiés par le biais du COPE. Les trois aides soignants de Médecins du Monde, qui travaillaient dans le camp situé à Mugunga et qui avait été témoin de plusieurs meurtres, ont été abattus le 18 Janvier, 1997.
Le génocide rwandais dans lequel plus de quatre millions de personnes ont été tuées ou portées disparues, a des exemples tellement macabres. Il y a, pour ne citer que cela, le crime commis dans le stade de Byumba, le 23 avril 1994. Ce jour-là , 2.500 personnes y ont été rassemblées et tuées à l’aide de grenades lancées de l’extérieur. Une fois achevées par les soldats, leurs corps ont été enterrés dans le Parc National de l’Akagera.
L’arrestation de ce militaire rwandais serait-elle la fin d’une longue impunité que subissent beaucoup de rwandais et même d’étrangers ? La suite des événements nous en dira plus.
Toutefois, selon des informations de dernière minute qui circulent sur les réseaux sociaux, cette personne aurait déjà  été relâchée. Nous continuerons à vous tenir au courant.