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RWANDA-AFRIQUE DU SUD : fuite d’enregistrements dans l’affaire Nyamwasa ?

RWANDA-AFRIQUE DU SUD : fuite d’enregistrements dans l’affaire Nyamwasa ?


Le Géneral Jack Nziza

Le Géneral Jack Nziza


Des enregistrements, présentés comme des écoutes téléphoniques de la police sud-africaine sont en circulation sur Internet depuis quelques jours sur la toile et sont l’un des sujets à la une dans les discussions de la commaunauté rwandaise.
JamboNews a pu se procurer l’un d’entre eux en vue de l’analyser pour ses lecteurs. On y entend deux hommes converser en Kinyarwanda, langue nationale du Rwanda.
En bref  une personne en Afrique du Sud donne le compte rendu au [selon le journal Umuvugizi ] Général Jack Nziza, actuel chef de cabinet du ministre de la défense de ses négociations avec un groupe de tueurs à gage pour éliminer Kayumba Nyamwasa sur le lit de l’hôpital où il recevait des soins suite à l’attentat raté. La voix du Général Jack Nziza a été confirmée par plusieurs sources indépendantes ayant travaillés avec Jack Nziza et contactées par  JamboNews.
Rappelons aussi que ce personnage semble s’être imposé pour des missions d’élimination d’opposants ou dissidents de grande importance. Dans le passé il a conduit les assassinats de Seth Sendashonga, ancien ministre de l’intérieur – c’était le 16 mai 1998 – et du Colonel  Théoneste Lizinde le 06 octobre 1996 tous deux assassinés à Nairobi.
Dans le présent cas, dès le début de la conversation Jack Nziza demande à son interlocuteur de « parler dans le plus possible langage codé». Ce dernier continue en faisant part de la délicatesse de la situation car la sécurité était au maximum du fait de la Coupe du monde qui était imminente. De cette situation les exécutants demandaient 500 000$ pour faire le « travail »mais la difficulté se trouvait dans le cheminement de cette somme du Rwanda vers l’Afrique du Sud car  le complot se voulait urgent et les tueurs exigeaient bien sûr qu’ils soient payés presque instantanément : 250 000 d’avance, 250 000 autres juste après l’accomplissement de leur « tâche ».
Intox ou document authentique?
D’aucuns se posent la question de l’authenticité de ces enregistrements. Pourquoi ces interlocuteurs s’efforceraient ils de parler en Kinyarwanda alors qu’ils ont facile à parler Anglais ? Etant des gens du renseignement, ignorent-ils que le risque est hautement élevé de voir leurs conversations décryptées – surtout lorsque cette affaire faisait grand bruit? Etait-il nécessaire qu’un général s’expose aussi directement dans un complot qui allait porter atteinte à l’ordre public d’un autre Etat et pas n’importe lequel : l’Afrique du Sud qui tout de même une grande puissance à l’échelle continentale et dont le parti dominant ANC avait plutôt une certaine sympathie pour les anciens exilés du FPR dont certains d’entre eux ont participé aux différentes guerres de Libération en Afrique du Sud au temps d’Apartheid et au Mozambique notamment ?
De notre avis le fait de parler Kinyarwanda serait sûrement motivé par cet  espoir fragile de ne pas être compris par les services de renseignements qui travaillaient sur l’affaire d’arrache pied. Mais bien sûr qu’ils ne peuvent se désintéresser du simple fait que la conversation est dans une langue étrangère et peu usitée au niveau international – l’origine et la destination des appels, la nationalité des personnes sont des éléments suffisants pour attirer l’attention.
Quant au risque, l’importance de l’affaire, ou plutôt de la victime, vaut pour le régime du FPR, et du Président Kagame en particulier, la peine. Et ceci explique aussi que la situation soit traitée par un des généraux les plus influents et les plus fidèles  à Paul Kagame. La même réponse, l’importance de la personne, justifierait le risque pris pour porter un coup dur aux relations diplomatiques entre les deux pays. Pour le FPR en effet, il s’agirait d’une question de survie et donc d’un jeu sans règles et dans lequel tous les coups seraient permis.
En marge de l’interview accordée par Gérald Gahima  à Jambonews au mois de décembre, ce dernier avait confié à deux membres de l’équipe que le RNC détenait plusieurs enregistrements audios qui démontrent l’implication des plus hautes autorités rwandaises dans la tentative d’assassinat.
Selon un proche du RNC contacté, le RNC dévoilera progressivement au grand public l’ensemble de ces enregistrements qui sont à la source de la congélation des relations diplomatiques entre Pretoria et Kigali.
Espérons que d’ici là, la justice sud africaine aura fait son bout de chemin et aura permis de lever le voile, sur cette tentative d’assassinat et notamment sur l’authenticité de ces audios.
 

Pacifique Habimana
Jambonews.net

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