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France : le parquet défavorable à l’extradition de Mme Habyarimana vers le Rwanda

France : le parquet défavorable  à l’extradition de Mme Habyarimana vers le Rwanda

Madame Agathe Kanziga Habyarimana

Madame Agathe Kanziga Habyarimana


Ce mercredi 29 juin 2011, la veuve de l’ancien président rwandais dont l’assassinat avait déclenché le génocide de 1994 comparaissait devant la Cour d’appel de Paris qui statuait sur la demande d’extradition émise par les autorités de Kigali en octobre 2009 pour génocide et crimes contre l’humanité.
Pour la première fois dans des cas similaires de demande d’extradition vers le Rwanda, les autorités de Kigali  étaient représentées devant la Cour en l’occurrence par Me Paruelle qui a plaidé pour une remise aux juridictions rwandaises de Mme Habyarimana car elle serait la cheville ouvrière du génocide, « l’éminence grise du 1er cercle du pouvoir hutu » qui aurait conçu et organisé le génocide des tutsis en 1994  faisant entre 800.000 et 1.000.000 de morts.
L’audience a commencé par un rappel de la Cour à l’ancienne première dame du Rwanda des 7 chefs d’accusation qui pèsent contre elle.
Se prononçant sur ces chefs d’accusation, le procureur les a trouvés truffés d’imprécisions dans les dates, de généralités des faits, de textes entretenant un «  flou artistique »et n’ayant pas de fondement légal, ce sont ces raisons qui ont motivées l’avis défavorable qu’il a émis à la demande d’extradition vers le Rwanda. Aussi selon le parquet général, les juridictions rwandaises ne répondraient pas encore aux exigences du droit français et international.
Me Meilhac qui représentait Mme Habyarimana a terminé les plaidoiries en mettant en avant les divergences entre les délits et les peines, l’absence de garanties de procédures à un procès juste et équitable en cas d’extradition au Rwanda. La demande d’extradition répond selon lui à un besoin politique motivé par une reprise diplomatique entre la France et le Rwanda ayant fait suite à la visite de Nicolas Sarkozy à Kigali en mars 2010.
Kigali avait rompu tout lien diplomatique avec Paris en novembre 2006 à la suite des mandats d’arrêts émis contre neuf proches du président Paul Kagame par le juge français antiterroriste Jean Louis Bruguière dans l’affaire de l’attentat contre l’avion de l’ancien Président rwandais Juvénal Habyarimana, mari d’Agathe.
Toujours selon Me Meilhac, sa cliente ne chercherait pas à se soustraire à la justice si celle-ci est respectueuse des Droits de l’Homme.
A la fin de l’audience, Madame Habyarimana s’est dite victime de manipulations politiques et mensongères de Kigali.
« J’aimerais que la justice française prenne mon dossier en mains » a-t-elle conclu.
La décision de la Cour d’appel est mise en délibérée au 28 septembre.

Maurice Izabayo
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