Attaque à la grenade, coups de feu, militaires désarmés. Des événements plutôt inattendus et inquiétants se déroulent actuellement à Cyangugu. Face à la confusion engendrés par ceux- ci, nombreux se demandent s’il s’agit réellement d’actes de déstabilisation ou une campagne de manipulation orchestrée par le régime de Paul Kagame.
Située dans la province de l’ouest (une zone frontalière de la République démocratique du Congo), Cyangugu est une région réputée généralement stable, les actions terroristes ou le banditisme ne se signalaient presque jamais, les gens circulaient de jour comme de nuit en toute quiétude. Cependant ces derniers temps, l’insécurité y est flagrante. Une recrudescence des attentats à la grenade et des actes de sabotages de tout genre y sont signalés.
Mardi le 12 juillet à 19 heures, une attaque à la grenade à Kamembé a fait 21 blessés dont quatre graves. Selon les sources policières, cette attaque visait un parking de taxi-motos près du marché de Kamembe. Pour l’instant, aucun suspect n’a été arrêté.
Le site inyenyerinews.org annonce que dans la nuit du mardi 20 juillet, des individus non identifiés et lourdement armés ont attaqué les militaires stationnés dans la région de Bugarama, ces derniers ont été désarmés et leurs armes emportées. Ce site annonce également qu’au cours de cette attaque, un important lot de matériel militaire a été dérobé. Cette dernière attaque se produit au moment où on signale à Cyangugu, un déploiement important de militaires visibles à tout coin de la ville surtout dans la nuit. Certains habitants ont entendus même la semaine dernière quelques coups de feu non loin de Kisuma, information qui nous a été confirmée par un rwandais habitant à Bruxelles ayant des proches sur place.
Depuis 2010 plusieurs attentats à la grenade ont été perpétrés au Rwanda, faisant une dizaine de morts et plusieurs blessés. Cependant ces attaques se sont toujours concentrées dans la capitale Kigali, cette attaque à Cyangugu est donc inédite.
S’agirait –il d’un véritable acte de déstabilisation ou d’une campagne de manipulation ? Vu l’évolution rapide des événements, il est trop tôt de y voir clair. Les autorités avaient attribuées les précédentes attaques (à Kigali) dans un premier temps aux miliciens Interahamwe, avant d’accuser l’ex-chef d’état-major de l’armée, le général Faustin Kayumba Nyamwasa et le colonel Patrick Karegeya ancien chef des renseignements extérieurs du FPR, aujourd’hui tous deux réfugiés en Afrique du Sud, d’être derrière les « actes de déstabilisation » notamment ces attaques à la grenade. Une partie de l’opposition Rwandaise pour sa part n’a pas cessé de d’imputer ces attaques au régime de Kigali. Selon celle-ci, notamment Kayumba Nyamwasa et Théogene Rudasingwa, ancien chef de cabinet de Paul Kagame en exil lui aussi, le gouvernement de Paul Kagame chercherait toujours à resserrer l’étau face à ses détracteurs en les accusant d’être responsable d’actes de terrorisme qu’il perpètre lui-même.
Depuis sa prise du pouvoir en 1994, le FPR n’a jamais montré l’intention de baisser ses gardes pour œuvrer pour la paix et la démocratie, la répression et l’emprisonnement des opposants en est sans doute l’une des meilleures illustrations. Kagame continue de diriger le Rwanda comme il dirigeait ses troupes dans le maquis où la seule règle était la terreur et le mépris pour la vie humaine.
C’est pourquoi toutes les pistes au sujet des auteurs de ces attaques doivent rester ouvertes dont celle de la manipulation gouvernementale comme le défendent d’ailleurs, certains médias dont leprophete.fr et Umuvugizi. Jean Mitari Jambonews.net