Jambonews FR - Restons informés

Rwanda : Les jours d’Eric Nshimyumuremyi en danger

Rwanda : Les jours d’Eric Nshimyumuremyi en danger

 Le 15 septembre dernier, Eric Nshimyumuremyi, un jeune cadre du PS Imberakuri avait reçu une balle dans la poitrine. Aujourd’hui le PS Imberakuri, unique parti d’opposition reconnu à Kigali, tire la sonnette d’alarme dans une lettre adressée aux plus hautes autorités rwandaises. La police refuse tous soins au jeune homme malgré l’inquiétude croissante des médecins.

Eric Nshimyumuremyi

Eric Nshimyumuremyi


 Alors qu’il rentrait chez lui après avoir assisté quelques heures auparavant en tant que spectateur à une audience du procès de Victoire Ingabire, Eric Nshimyumuremyi, représentant du PS dans le District de Kicukiro, avait survécu à une tentative d’assassinat par balle commise à son égard par  les policiers de la brigade anti criminologie, au quartier Sodoma de Gikondo. Le jour même la police a refusé que l’ambulance qui était appelée à la  rescousse lui apporte les premiers soins ou l’amène à l’hôpital. C’est seulement trois heures plus tard que, selon la lettre, la police décidait enfin de l’amener à l’hôpital CHUK où il a reçu comme seul traitement une perfusion de sérum physiologique. La jeune victime est depuis lors emprisonnée à l’hôpital de Kacyiru, où la police lui refuse tout traitement ainsi qu’une opération pour lui retirer la balle. Son parti écrit dans la lettre que les médecins n’ont pas caché leur inquiétude face à la situation clinique d’Eric : « si rien n’est fait au plus vite, il va vite succomber à ses blessures car il commence à  pourrir de l’intérieur ».
Il est à noter que depuis la tentative d’assassinat, la police ne cesse de se contredire quant aux raisons de son acte jugé « malheureux et inacceptable » par la direction du parti d’opposition. Dès le lendemain de l’incident, le porte parole de la police, Théos Badege,  affirmait que la police avait été alertée par la population de Gikondo qui soupçonnait Eric Nshimyumuremyi de détenir un objet dangereux. Arrivée sur la place la police aurait trouvé Eric Nshimyumuremyi en possession d’une arme avec une vingtaine de munitions. Depuis, toujours selon le contenu de la lettre, la police a fournit plusieurs motifs différents les uns plus farfelus que les autres : « on a trouvé sur lui sept armes à feu avec un sac plein d’argent » ; « pendant la fouille la balle l’a accidentellement blessé à la poitrine et que la police a trouvé sur lui un pistolet et 17 balles ».
La tentative d’assassinat d’Eric Nshimyumuremyi s’inscrit dans une liste noire d’intimidations, d’agressions, d’assassinats de membres des partis d’oppositions ou de toute personne critique face au régime de Kigali. A titre d’exemple il convient de citer notamment les cas d’Aimable SIBOMANA RUSANGWA  enlevé le 13/06/2010 ou J.M.Vianney NSHIMIYIMANA (25/03/2010)  tous deux portés disparus depuis lors;  l’exécution d’André KAGWA RWISEREKA  (13-14/07/2010) ou l’assassinat par balles du journaliste Jean Léonard RUGAMBAGE le 24/06/2010; sans oublier l’emprisonnement politique de plusieurs leaders de l’opposition ou journalistes comme c’est le cas de Victoire Ingabire Umuhoza, présidente des FDU, Bernard Ntaganda, président du PS, Déo Mushayidi, président du PDP ainsi que de nombreux autres.

Irène Nyenyeli
Jambonews.net

Commentaires

commentaires


© 2024 Jambonews