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Rwanda-Belgique : Mobilisation pour dénoncer le "procès politique" de Victoire Ingabire

Rwanda-Belgique : Mobilisation pour dénoncer le "procès  politique" de Victoire Ingabire







Ingabire en compagnie de son avocat

Ingabire en compagnie de son avocat

Plusieurs manifestants venants un peu partout en Europe sont attendus ce samedi 19 novembre à Bruxelles, pour dénoncer « le procès politique » de l’opposante Victoire Ingabire Umuhoza en cours au Rwanda depuis plus de de deux mois.






Cet appel à manifester a été lancé par le FDU INKINGI le parti de Victoire Ingabire, qui croupit en prison depuis son arrestation en octobre 2010. Le RNC (Rwanda National Congress), un autre parti politique d’opposition en exil dirigé par les anciens proches de Paul Kagame, et certaines associations notamment, AVICA (Assistance aux Victimes des conflits en Afrique Centrale), CLIIR (Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice), CORWABEL (Communauté des Ressortissants Rwandais en Belgique), et RIFDP (Réseau des Femmes pour la Démocratie et la Paix ), se sont associées à cet appel de mobilisation pour manifester leur indignation et dénoncer le caractère politique du  procès de Victoire Ingabire Umuhoza en cours actuellement au Rwanda.
Les organisateurs de cette manifestation comptent demander entre autres la révision de l’acte d’accusation et surtout dénoncer la partialité visiblement flagrante du procès, qui s’avère particulièrement par la « collusion exacerbée entre le ministère public et les juges, les menaces à répétition contre les avocats de la défense, le refus par les juges de contre-interroger les témoins de l’accusation, le rejet intempestif des pièces de la défense; l’usage des lois non rétroactives pour des faits supposés avoir eu lieu avant la promulgation », etc.
En effet, Mme Ingabire préside les Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi), un parti créé en avril 2006 en exil, et que les autorités rwandaises refusent d’agréer jusqu’à maintenant. Elle a été arrêtée le 14 octobre 2010 à Kigali, juste après son retour au Rwanda en janvier 2010, après 16 ans d’exil aux Pays-Bas. L’acte d’accusation à l’origine de son arrestation et son inculpation reposent sur les informations émanant de Vital Umuremyi, un Major, présenté comme un ancien membre des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), rentré au Rwanda en 2009.
Elle est accusée de « complicité de terrorisme et atteinte à la sûreté de l’État »; des accusations qu’elle a toujours catégoriquement réfutées, affirmant que les poursuites engagées contre elle,  étaient politiquement motivées. Elle avait tenté en vain de se présenter à l’élection présidentielle du 9 août 2010, remportée par le président sortant Paul Kagamé avec un score stalinien de 93%, mais légalement inférieur à celui de 2005 qui s’élevait quant à lui à 95% des voix. Mme Ingabire avait alors dénoncé une « mascarade » et appelé les bailleurs de fonds du Rwanda à ignorer les résultats de la présidentielle, tout en exigeant « de nouvelles élections libres, équitables et transparentes ».
Victoire Ingabire est qualifiée par ses partisans d’Aung San Suu Kyi rwandaise” (du nom de l’opposante birmane, prix Nobel de la Paix), « elle symbolise le combat courageux mené par plusieurs démocrates et journalistes rwandais incarcérés par le régime du général Paul Kagame », a lancé un acteur de la société civile rwandais refugié à Bruxelles.
Des opposants rwandais manifestent chaque mardi devant l’ambassade Rwandaise à Bruxelles, située avenue de Tervuren à Woluwe-Saint-Pierre, à l’appel du CLIIR et de la société civile coordonnée par la SOCIRWA (Société Civile Rwandaise). Cette fois, c’est une foule de personnes venues de Belgique et des pays voisins  qui est attendue, avec l’espoir que cette mobilisation interpelle le gouvernement de Kigali et les pays occidentaux sur le traitement inhumain réservé à tout ce qui est opposant au Rwanda.
Depuis 1994 en effet, date de la prise du pouvoir par le FPR, avec à sa tête Paul Kagame, le tout puissant chef de guerre devenu président entre temps; toute opposition est muselée. D’ailleurs la presque quasi-totalité des opposants se trouvent en prison ou en exil, hormis le vice-président du parti vert André Kagwa Rwisereka qui a été retrouvé décapité le 16 juillet 2010 dans le sud du Rwanda, juste un mois avant l’élection présidentielle dont la campagne avait été marquée par une série des harcèlements, intimidations et d’arrestations arbitraires à l’encontre des dirigeants de l’opposition et des journalistes.
Par la même occasion, les organisateurs de cette manifestation annoncent qu’ils vont redemander la libération sans condition des autres prisonniers politiques nombreux dans les prisons rwandaises; les plus connus sont notamment Déo Mushayidi, Bernard Ntaganda, Charles Ntakirutinka, Théoneste Niyitegeka et bien d’autres détenus pour leurs idées politiques. Les auteurs de la manifestation annoncent également profiter de l’occasion pour « condamner la destruction des cultures vivrières des paysans par les autorités rwandaises,  le rapatriement forcé des réfugiés rwandais, et exiger  la fin de l’impunité au Rwanda ».
Le rassemblement est prévu à 13h30 au Rond-point Montgomery (Metro Montgomery); et la marche vers l’ambassade du Rwanda qui se trouve à l’avenue des fleurs 1 à 1150 Bruxelles à  14h00. Les acteurs de la société civile rwandaise et ceux militants pour la démocratie, annoncent vigoureusement leurs intentions d’intensifier la pression sur le régime de Kigali, afin de le pousser à ouvrir la voie à la liberté et la démocratie dans ce petit pays tenu d’une main de fer depuis plus de 17ans par un régime autoritaire qui gouverne sans partage.
Par Jean Mitari

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