La semaine du 26 au 31 mars 2012, près de 300 hommes appartenant à l’ex-rébellion CNDP ont déserté l’armée congolaise. Cette nouvelle, répandue comme une traînée de poudre a créé une panique générale dans l’est de la RDC. Certaines sources font savoir que cette désertion serait l’ordre de Bosco Ntaganda, commandant des opérations des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo).
Surnommé « The Terminator », Bosco Ntaganda est depuis quelques années dans le collimateur de la justice internationale. Il est poursuivi pour crimes des guerre en Ituri en 2002-2003 alors qu’à l’époque il servait au rang de l’UPC (Union des patriotes congolais) de Thomas Lubanga, un autre seigneur de guerre, condamné par la CPI le mois dernier. En effet, la condamnation de l’ex- chef de l’UPC a relancé le débat quant à l’arrestation de Bosco Ntaganda longtemps protégé par le gouvernement de Kinshasa sous prétexte de la stabilisation de la situation sécuritaire dans l’est.
Kinshasa lâchera-t-il son protégé ? C’est la grande question que les observateurs avisés se posent. Toutefois, le récent rapport de l’Union européenne qui accable les élections de novembre 2011 en RDC accusant directement Kabila et ses alliés pourrait changer la donne initiale. Hasard ou pas ? Rappelons que l’association américaine de défense des droits de l’homme « Human Right Watch » avait déjà accusé les troupes de CNDP d’avoir intimidé les populations en vue de favoriser la réélection de Kabila. Compte tenu des fortes pressions internationales, il semble que le tandem Kinshasa et Ntaganda ne tiendra pas pour longtemps.
La désertion de 300 hommes, serait, selon plusieurs observateurs, une « démonstration de force » de Bosco Ntaganda à l’égard de Kinshasa, afin que le régime de Kabila ne cède pas aux pressions de la Communauté internationale, visant à faire arrêter l’ancien bras droit de Laurent Nkunda.
Mathy Mati
Jambonews.net