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RDC : Retour sur le parcours du rebelle Ntaganda

RDC : Retour sur le parcours du rebelle Ntaganda

En quelques années, Bosco Ntaganda a tout connu. En premier,  les hommages dignes d’un souverain pontife. Et puis vient la descente aux enfers. Un véritable homme à battre.  En défiant publiquement la Justice Internationale(CPI), Bosco Ntaganda est un vrai « Terminator » comme l‘indique  le surnom qu’il porte. Un personnage très discret mais et pourtant il a été  presque dans tous les conflits armés qui ont ébranlé la République Démocratique du Congo depuis des années. Paradoxalement. L’homme a largement  bénéficié de la protection des autorités congolaises aux accords de paix  signés en 2009 entre Kinshasa et CNDP sous prétexte de la stabilisation de la situation sécuritaire dans l’est du pays. Bosco Ntanganda arrive-t-il à la fin de son feuilleton ?  
De nationalité rwandaise d’origine tutsie, Ntaganda  a servi dans les rangs du Front Patriotique Rwandais lors de la guerre qui l’opposa au gouvernement hutu rwandais (1990-1994). Il fut ancien chef adjoint à l’état-major général des Forces patriotiques pour la Libérationdu Congo (FPLC), branche armée de l’UPC (Union des Patriotes Congolais)  de Thomas Lubanga. Ce dernier a été arrêté et condamné par la CPI en mars dernier pour enrôlement et circonscription des enfants de moins de 15 ans dans  l’armée. En outre, l’UPC était accusé d’être responsable du massacre de civil à Mongbwalu et en Ituri en République démocratique du Congo lequel a entraîné le déplacement de plus de 100 000 civils.
 
En 2009, Bosco est dirigeant du CNDP, un mouvement rebelle dont les soldats ont été intégrés aux FARDC (Forces Armées dela Républiquedémocratique du Congo)  après un traité pacifique. Il s’est vu confier les commandements militaires du Congo  jusqu’à sa défection et de ses hommes en avril dernier.
La CPI a délivré un mandat d’arrêt en 2006 contre Bosco Ntaganda. Ce dernier est accusé de trois chefs de crime de guerre dont l’enrôlement et la circonscription d’enfants de moins de quinze ans dans les forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), ainsi que le fait de les faire participer activement aux hostilités.
Mardi 29 mai 2012, l’ancien commandant des forces armées congolaises, Bosco Ntaganda,  sortait de son silence lors d’une interview accordée à la BBC. Au cours de cette réapparition médiatique, le général déchu Bosco Ntaganda a démenti  les accusations des Nations Unies qui accablent le Rwanda de soutenir les rebelles de Mouvement de 23 mars (M23) contre le gouvernement congolais.  La  ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo a,  pour sa part,  rejeté en bloc ce rapport et accuse les Nations unies d’utiliser des éléments sans fondement.
Concernant son éventuelle apparition devant la justice, Bosco Ntaganda se dit prêt à répondre de ses actes auprès de la justice congolaise et ne se voit pas juger par la Cour Pénale Internationale. Selon ce chef militaire,la CPI est  partiale. « Y-a-t-il des gens de l’Ituri qui m’accusent ? Le procureur à la Haye aime-t-il la population de l’Ituri plus que ceux qui sont originaires de la région ? C’est du mensonge. Ils doivent cesser de mentir aux Africains » déclarait Bosco Ntaganda sur les ondes de  la BCC. Retranché à l’Est, Ntaganda vit actuellement en clandestinité nonobstant sa dernière réapparition médiatique. Il s’est effacé de la scène pour laisser la place vedette  au Colonel Sultani Makenga, leader du « M23 » (mouvement du 23 mars) dont les origines sont floues et laissent croire à un « Made in Rwanda ». Toutefois, une question reste à se poser, jusqu’où iront tous ces acteurs ?
Mathy Mati 
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