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Rwanda : un journaliste relaxé, un deuxième libéré sous caution, un troisième emprisonné

Rwanda : un journaliste relaxé, un deuxième libéré sous caution, un troisième emprisonné
Idriss Gasana Byiringiro

Emprisonné par la police rwandaise pour avoir dénoncé publiquement son enlèvement et des menaces de mort dont il a été l’objet quelques semaines avant, faits contestés par les autorités rwandaises, le journaliste et reporter au journal Chronicles Idriss Gasana Byiringiro a été libéré sous caution ce mardi le 31 juillet 2012. Cette libération coïncide avec l’acquittement d’un autre journaliste qui était poursuivi pour un lapsus et l’incarcération d’un autre journaliste pour « idéologie génocidaire ».

Idriss Gasana Byiringiro, source: ORINFOR

Idriss Gasana Byiringiro, source: ORINFOR


A la demande de son avocat, le tribunal de première instance de Kacyiru (centre de Kigali) a décidé ce mardi le 31 juillet 2012, de libérer le journaliste Idriss Gasana Byiringiro du journal Chronicles en échange de versement d’une caution. Le journaliste va rester en liberté durant toute la durée de son procès, et devrait se présenter à la police chaque vendredi, il a également été interdit de quitter la ville de Kigali. Idriss Gasana Byiringiro avait été arrêté le 17 juillet de cette année, accusé d’avoir inventé l’histoire sur son enlèvement et les menaces de mort dont il aurait fait l’objet. Pourtant, au tribunal ce 31 juillet, le journaliste du Chronicles a réaffirmé avoir été enlevé, dépouillé de son téléphone et ordinateur portable au cours de son kidnapping. Le parquet avait demandé qu’Idriss Gasana soit maintenu en détention au minimum 30 jours pour éviter qu’il détruise les preuves ou s’échappe vers l’étranger.
Au même moment, on apprend que le tribunal de grande instance de Muhanga (Sud du Rwanda), a acquitté ce 30 juillet, Habarugira Epaphrodite, un ex-journaliste à la radio communautaire Huguka, après trois mois de prison pour un lapsus qu’il a commis en présentant l’information. Le parquet avait requis contre lui une peine de six ans de prison et une amende de 200.000 francs rwandais (environ 260 euros), mais le tribunal a estimé que les accusations retenues contre le journaliste étaient sans fondement.
La libération conditionnelle d’Idriss Gasana et la relaxe de Habarugira Epaphrodite surviennent à la veille de l’incarcération d’un autre journaliste. Il s’agit de Gatera Stanley rédacteur en chef du journal Umusingi, qui a été arrêté ce mercredi le 1 août, accusé de propagation de « l’idéologie génocidaire » (Ingengabitekerezo ya jenocide). Ce journaliste croupit en prison pour avoir écrit un article pourtant dans la rubrique « amour » de son journal. Ce dernier expliquait dans un article paru le 28 juillet 2012, comment les hommes qui poursuivent les femmes tusti à cause de leur beauté risquent d’avoir des problèmes.
Cet article a été jugé discriminatoire, et porteur de l’idéologie génocidaire, a annoncé le porte parole de la police rwandaise Theos Badege à l’Orinfor[l’organe de presse officiel rwandais] et a valu à son reporter un séjour en prison. Gatera Stanley est emprisonné au commissariat de police de Kicukiro (Kigali), il n’a pas été autorisé jusqu’à présent à voir un avocat ni les membres de sa famille.
Jean Mitari
 
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