150 combattants de la rébellion Mouvement Du 23 mars (M23) ont été tués jeudi 15 novembre 2012 lors d’un affrontement avec l’armée régulière de la RDC. Cette information a été livrée et confirmée par le gouverneur de la Province du Nord Kivu, Julien Paluku. Ce dernier a fait également état de la mort de deux militaires et quelques blessés du côté de la force gouvernementale. Le M23 cependant affirme avoir tué 9 militaires congolais.
Le jeudi 15 novembre 2012, les combats en arme lourde ont repris à l’Est de la République Démocratique du Congo faisant 150 morts dans le camp de la rébellion et la mort de deux militaires ainsi que quelques blessés au rang des troupes loyalistes. Ce raid est sans doute avantageux pour l’armée congolaise qui a de la peine à déstabiliser cette rébellion depuis le début des hostilités en avril dernier.
Cependant, la rébellion a indiqué, par l’intermédiaire de son porte-parole, Vianney Kazamara, qu’elle avait récupéré neuf positions dont une stratégique autour de Nyiragongo, un territoire proche Goma que les rebelles ont plusieurs fois menacés de prendre. L’armée congolaise a toutefois démenti cette avancée en assurant qu’après la bataille de ce jeudi, « l’ennemi a été contraint de rejoindre ses anciennes positions », nous apprend l’agence de presse AFP.
Goma dans la psychose d’une guerre annoncée
Signalons que la guerre a repris à quelques mètres de la ville de Goma, chef de lieu de la Province du Nord-Kivu après une trêve de trois mois. Dans la partie des rebelles, Jean-Marie Runinga, le responsable politique du M23, a accusé les troupes gouvernementales de n’avoir pas respecté la trêve.
Il importe de noter que l’épée de Damoclès continue toujours à planer au-dessus de la ville de Goma, ville stratégique congolaise, une région limitrophe du Rwanda et de l’Ouganda convoitée pour ses ressources naturelles notamment le cobalt, l’or et le bois, pour ne citer que ceux-là. Le gouvernement de Kinshasa aura bien compris l’importance de ne jamais laisser cette ville tombé. Comme on peut le rappeler, la prise de Goma, lors de la guerre dite de la libération par l’AFDL, avait permis à ces anciens rebelles de marcher sur Kinshasa en 1997 en vue de chasser au pouvoir Maréchal Mobutu. En outre, la ville de Goma a été la base arrière de l’opération turquoise organisée en 1994 à la fin du génocide au Rwanda.
Actuellement, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) comptent plus de 20.000 hommes sur place. Selon des sources diplomatiques, la Mission des Nation Unies (MONUSCO) compte un effectif de 5.000 hommes à Goma. En juillet 2012, cette dernière a intervenu avec des hélicoptères afin d’arrêter l’avancée des rebelles étant donné les camps de réfugiés qui ceinturent la ville de Goma.
Le M23 sème la terreur dans l’est de la RDC depuis avril 2012. La rébellion est, selon un rapport d’experts onusien responsable du déplacement de 400 000 personnes, le viol de plusieurs femmes ainsi que le recrutement d’enfants dans leur troupe. Ce même rapport accuse le Rwanda et l’Ouganda de soutenir cette rébellion. Ainsi, selon les experts onusiens, entre autres, des recrutements de sympathisants et également des levées de fonds pour le M23 ont été organisés par des membres du FPR, parti politique au pouvoir au Rwanda dirigé par le Général Paul Kagame.
Louise Mushikiwabo, la Ministre des affaires etrangères du Rwanda a condamné, ce vendredi 16 novembre la reprise des combats entre les deux parties.
Mati Mathy
Jambonews.net