Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné ce vendredi le 25 janvier son feu vert pour le déploiement et l’utilisation de drones de surveillance à l’Est de la République démocratique du Congo par la force de maintien de la paix au Congo, la Monusco. Le Rwanda qui s’était farouchement opposé à l’utilisation de ces drones il y a quelques jours, fait volte face et annonce ne voir « aucun inconvénient » à l’utilisation de ces avions sans pilote pour surveiller la frontière qui le sépare avec la RDC.
Le secrétaire Général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous avait demandé au Conseil de sécurité le 8 janvier dernier que, trois drones soient déployés à l’Est du Congo pour surveiller la frontière avec le Rwanda. Le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin donné hier 25 janvier, son accord à l’utilisation de drones de surveillance dans l’est de la RDC par la Monusco, a annoncé la BBC.
Ce feu vert intervient après des semaines de tractations. En effet, la Russie, la Chine, et surtout le Rwanda avaient manifesté leur inquiétude sur l’utilisation de ces drones à l’Est de la RDC. Le Rwanda qui ne voulait pas entendre parler du tout de ces drones, a fait ces derniers jours un revirement inexpliqué : « l’utilisation de drones ne me pose aucun problème. S’ils pensent que cela peut aider (…), c’est à eux de voir », a déclaré l’homme fort du Rwanda Paul Kagame lors d’une conférence de presse tenue le lundi le 22 janvier à Kigali. « Je n’ai pas le pouvoir d’empêcher que cela soit fait », a ajouté Paul Kagame, en demandant toutefois qu’on lui explique « comment ces drones vont contribuer au maintien de la paix ? »
Le premier conseiller de la Mission du Rwanda à l’ONU Olivier Nduhungirehe, qui avait déclaré le 09 janvier que « L’Afrique ne doit pas devenir un laboratoire pour les appareils de renseignement de l’étranger » a également changé de tonalité. Dans une interview accordé à la BBC (Gahuzamiryango) ce 25 janvier,ce dernier s’est contredit disant que « ce n’est pas le Rwanda qui était contre l’utilisation des drones, parce qu’il n’était pas encore au Conseil de sécurité, mais la Russie et l’Afrique du Sud ». « Les drones peuvent être utilisés temporellement si l’ONU pense que cela peut amener la Paix au Congo » a encore ajouté le diplomate rwandais, qui deux semaines auparavant avait assuré que le Rwanda, en tant que pays africain membre non permanent du Conseil de sécurité, s’opposerait à l’utilisation des drones à l’Est de la RDC, parce que l’Afrique « ne doit pas devenir un laboratoire pour les appareils de renseignement de l’étranger » .
Jean Mitari
Jambonews.net