Le monde entier a célébré le vendredi 3 mai 2013 la vingtième journée de la liberté de la presse. En République Démocratique du Congo(RDC), 52 cas d’atteintes aux droits des journalistes ont été répertoriés entre janvier et mai 2013 par Journaliste en Danger(JED), l’ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse en RDC
Ce nombre, bien qu’inférieur à celui de l’année 2012 à la même époque, ne reflète aucune réalité. En effet, de plus en plus de journalistes congolais choisissent de ne pas jouer complétement leurs rôles et s’autocensurent. Il est clair qu’avec 8 journalistes assassinés depuis plus de 10 ans, des fermetures de chaines radiotélévisées et d’emprisonnement répétitifs, il ne fait bon de pratiquer le serment de Théophraste en RDC. Pas plus tard que la veille de la journée commémorant la liberté de la presse, 4 journalistes travaillant pour des titres paraissant à Kinshasa, ont été interpellés par des agents du parquet. Ceux-ci les accusent d’avoir exercé du chantage sur la personne du Président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku. Au courant du mois d’avril, Blaise Bahisha, directeur d’une radio communautaire à Rutshuru, a quant à lui été jeté en prison par la police de renseignement de Goma. Il venait à peine de fuir le territoire de Rutshuru où le M23 lui proférait de menaces de mort.
En dépit de toutes les menaces auxquelles ils sont exposés, les journalistes congolais sont appelés à jouer un rôle majeur dans l’évolution politique et sociale du pays. Ils doivent sans cesse quêter la vérité en informant, analysant et en dénonçant et ce, même au péril de leurs vies. Tel est le prix à payer si la RDC espère consolider la démocratie et l’Etat de droit.
Prince Djungu
Jambonews.net