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Des jeunes rwandais en appellent à la SADC pour épargner la vie des réfugiés en RDC

Des jeunes rwandais en appellent à la SADC  pour épargner la vie des réfugiés en RDC
Placide Kayumba de l’ASBL Jambo et Epimake Nshizirungu (au milieu), lors d’une visite à des réfugiés rwandais en RDC en juin 2014. A l’arrière plan, des abris de fortune qui servent d’hébergement aux familles.

Alors que le délai donné aux FDLR pour déposer les armes a expiré depuis le 2 janvier 2015 et qu’une attaque contre les FDLR semble imminente, des jeunes originaires du Rwanda et éparpillés aux quatre coins du monde ont fait part, à la SADC(1) et à la CIRGL(2) , de leurs vives inquiétudes concernant le sort des réfugiés rwandais, qui seraient, selon les dernières estimations du HCR, encore au nombre de 245 000 en RDC.

Placide Kayumba de l'ASBL Jambo et Epimake Nshizirungu (au milieu), lors d'une visite à des réfugiés rwandais en RDC en juin 2014. A l'arrière plan, des abris de fortune qui servent d’hébergement aux familles.

Placide Kayumba de l’ASBL Jambo et Epimake Nshizirungu (au milieu), lors d’une visite à des réfugiés rwandais en RDC en juin 2014. A l’arrière plan, des abris de fortune qui servent d’hébergement aux familles.

Dans cette lettre dont le suivi a été confié aux associations Jambo, basée à Bruxelles et Rwandan’s Human Rights, basée à Londres, ces jeunes se disent convaincus « que la guerre qui s’annonce, si telle est l’option choisie, n’est pas une solution mais une nouvelle catastrophe pour les nôtres (leurs) restés à l’Est du Congo, pour les congolais de cette région et qu’elle aura des conséquences plus lourdes encore pour les populations de la région des Grands-Lacs. »

Dans des termes poignants, les auteurs disent mettre les derniers espoirs des réfugiés encore présents en RDC sur les épaules de leurs destinataires et rappellent que plusieurs d’entre eux sont passés par ces forêts « en 1996, certains d’entre nous étions dans les forêts congolaises fuyant les massacres d’extermination qui nous visaient en tant que refugiés Hutu rwandais en plus des populations Hutu natales du Congo, par l’actuelle armée rwandaise à l’époque APR. Les plus âgés d’entre nous avaient alors 14 ans.»

 Les auteurs regrettent qu’alors ils étaient « traqués comme du gibier et massacrés à coup de massues, de machettes, de baïonnettes, de houes usées et pour les plus chanceux de balles et de bombes (…) au vu et au su du monde entier », qu’ aucun pays n’aie daigné levé « le petit doigt pour nous (les) secourir » parce qu’ils étaient alors « confondus aux miliciens Interahamwe qui avaient commis le génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994 ».

Citant des extraits du Mapping Report, par lequel l’ONU reconnaissait et ce seulement 14 ans après, ce qui était arrivé, les auteurs rappellent que bien que certains des « rescapés de ces exterminations ont pu arriver dans des régions plus paisibles », que « la majorité y est restée, éparpillée dans l’Est du Congo. »

Se référant aux nombreuses opérations militaires visant à anéantir les FDLR qui se sont succédées, les auteurs constatent qu’ « à chaque fois, ces guerres ont entrainé des massacres de civils innocents, des déplacements de population et d’autres violences telles que viols et pillages » alors que jusqu’à présent, « le problème n’a pas été résolu ! »

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Certains enfants rentrant de l’école car beaucoup n’y ont pas accès… »

Dans cette lettre datée du 14 janvier 2015, les auteurs font reposer tous leurs « espoirs de voir ces innocents sauvés » sur les épaules de leurs destinataires afin que, « à l’heure où la violence règne en maître dans ce monde », ces décideurs, rappellent à tous, par leur décision, « que le vrai courage ne se mesure pas par la force mais par la sagesse de voir une autre alternative là où nombreux ne voient que la guerre. »

Les auteurs de la lettre se disent enfin « fermement convaincus que les opérations militaires n’apporteront pas de solution durable au problème des FDLR » et se disent « déterminés à  contribuer à une solution pacifique qui passe par le dialogue. »

Et les auteurs de conclure « Nous espérons que notre prochain message sera celui de remerciement car vous aurez épargnés les vies innocentes de ce qui reste de nos familles à l’Est du Congo. »

Ruhumuza Mbonyumutwa

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[1] Southern african development coummunity (Communauté de développement d’Afrique australe)
[2] International conference on Great Lakes Region (Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs)

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