Ce vendredi 10 juillet 2020 aura lieu une grande mobilisation en faveur d’un « état de droit et une liberté d’expression au Rwanda ». Le rassemblement est prévu de 14h à 16h30 au rond-point Schuman situé à Bruxelles en face des institutions européennes.
Dans un contexte politique dans lequel les voix critiques sont régulièrement harcelées, emprisonnées, assassinées, ou victimes de disparitions forcées au Rwanda, le Réseau international des Femmes pour la Démocratie et la paix (RifDP), organisateur de la manifestation, appelle le public à venir « s’indigner du manque de respect des droits élémentaires des citoyens rwandais ».
En ligne de mire des organisateurs de la manifestation figurent notamment « les appels incessants dans les médias au meurtre des opposants politiques, notamment Victoire Ingabire Umuhoza, présidente de DALFA-Umurinzi, et Bernard Ntaganda, président de PS-Imberakuri [qui] témoignent du danger que ces derniers encourent ».
Dans un communiqué de presse, le RifDP fustige les récents propos tenus par Paul Kagame dans lesquels l’ancien chef de guerre devenu président menace de « remettre Victoire Ingabire Umuhoza à sa juste place, quel que soit le tapage délibérément organisé autour de son cas». Le réseau déplore « la non-séparation des pouvoirs qui transparait dans cette déclaration. »
La mobilisation entend également plaider pour la cause du journalisme indépendant au Rwanda actuellement dans un « état calamiteux » comme en témoigne le triste sort de Cyuma Hassan Dieudonné, l’un des rares journalistes indépendants du Rwanda « qui croupit » actuellement en prison.
Dans son communiqué de presse, le RIFDP rappelle également le sort réservé à « d’autres figures de l’opposition rwandaise comme Fred Barafinda Sekikubo (président du parti d’opposition RUDA, interné en asile psychiatrique pour le faire taire), Mme Diane Rwigara (dont le crime a été de se présenter aux élections présidentielles de 2017 et de demander justice pour son père Assinapol Rwigara assassiné en 2015 et qui a été emprisonnée avec sa mère pendant un an pour la faire taire), sans oublier Déo Mushayidi, Théoneste Niyitegeka toujours en prison, Boniface Twagirimana porté disparu et tant d’autres anonymes dont nous vous recommandons l’inventaire sur le site « Rwandan Lives Matter ».
Tout en évoquant le choc provoqué par l’assassinat de Kizito Mihigo « figure emblématique de la réconciliation inter-rwandais », le RifDP conclut son communiqué en demandant aux autorités rwandaises « d’œuvrer pour la vraie démocratie et le respect des droits et libertés des citoyens» qui doivent passer « par l’ouverture de l’espace politique pour permettre un vrai multipartisme et la garantie d’un journalisme indépendant, seuls gages d’un développement durable.»
Ruhumuza Mbonyumutwa
Jambonews.net