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Rwanda: “Ils nous ont dit qu’ils nous tueraient après le CHOGM » Aimable Karasira

Rwanda: “Ils nous ont dit qu’ils nous tueraient après le CHOGM » Aimable Karasira

Ce lundi 30 mai 2022, un an jour pour jour après son arrestation, Aimable Karasira ancien professeur d’université a de nouveau comparu devant un tribunal rwandais devant lequel il a dénoncé ses conditions de détention affirmant subir des tortures, tels que des passages à tabac, des privations de sommeil et comparant le traitement dont il faisait l’objet à la manière dont les noirs étaient traités sous le régime de l’apartheid. Il a également déclaré que selon ses tortionnaires, la seule raison pour laquelle lui et ses compagnons d’infortune étaient toujours en vie, était le sommet du Commonwealth prévu fin juin au Rwanda « Ils nous ont dit (…) qu’aussitôt le CHOGM terminé, ils nous tueraient. »

Aimable Karasira est un ancien professeur d’université au Rwanda qui s’est fait connaitre du grand public rwandais au début de l’été 2019, période au cours de laquelle il a multiplié les interviews très critiques de la société rwandaise et du pouvoir en place, ses entretiens accordés à différentes chaines YouTube ont rapidement cumulé plusieurs millions de vues.

Le 30 mai 2021, il a été arrêté pour « négationnisme » et « divisionnisme », quelques heures après avoir publié une vidéo dans laquelle il revenait en détail sur l’assassinat des membres de sa famille par les troupes du Front Patriotique Rwandais (FPR) actuellement au pouvoir au Rwanda ainsi que sur la manière dont il a été persécuté et isolé au sein de la société rwandaise pendant plusieurs années, , du simple fait que c’est le FPR qui avait tué sa famille, alors qu’au Rwanda, parler des victimes du FPR revient à remettre en cause les bases mêmes du pouvoir..

Ce lundi 30 mai 2022, un an jour pour jour après son  arrestation, Aimable Karasira est apparu à l’audience, sourire aux lèvres et poing levé malgré un inquiétant amaigrissement et un affaiblissement physique manifeste.

À l’ouverture de la séance, il a demandé un report de son procès, en raison de ses conditions de détention qui ne lui permettent pas d’être en mesure de préparer sa défense. Il a déclaré que ses conditions de détention étaient déplorables, affirmant que lui-même, ainsi que d’autres prisonniers d’opinions rwandais tels que l’opposant Christopher Kayumba ou le journaliste Cyuma Hassan Dieudonné faisaient l’objet d’un traitement particulier dans le cadre duquel ils subissaient des tortures, des passages à tabac ou encore des privations de sommeil « Ils font tout pour nous torturer, c’est fait comme dans les films : bruits nocturnes, lumières allumées toute la nuit… »

Aimable Karasira compare la manière dont ils sont traités à celle dont «  les noirs étaient tués sous le régime de l’apartheid » et affirme que selon ses tortionnaires, la seule raison pour laquelle lui et ses compagnons d’infortune sont toujours en vie, est le sommet du Commonwealth prévu fin juin au Rwanda « Ils nous ont dit (…) qu’aussitôt le CHOGM terminé, ils nous tueraient. »  

Ruhumuza Mbonyumutwa

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