« Un like sera considéré comme un délit », tels sont les propos d’Edwin Mukiza, fonctionnaire auprès du ministère rwandais de l’Information et des Communications, de la Technologie et de l’Innovation. Il mettait en garde les Rwandais sur leur utilisation des réseaux sociaux notamment quand ils s’informent sur des chaines YouTube des médias en ligne bloqués au Rwanda.
Cette information a été mise en ligne le 22 octobre 2019 par la radio Itahuka, qui a publié un extrait audio d’Edwin Mukiza diffusé par la Radio Rwanda. Il est revenu sur l’interprétation de l’article 41 de la loi rwandaise n°60/2018 du 22 aout 2018 portant sur la prévention et la répression de la cybercriminalité. Elle stipule que « toute personne qui établit, publie ou utilise un site d’un groupe terroriste à l’aide d’internet, d’un ordinateur ou d’un système informatique afin de faciliter la communication par son leadership[1]ou ses membres, mobiliser ses fonds ou diffuser ses idées ou connaissances sur la façon dont il mène ses opérations, commet une infraction. ».
Selon Edwin Mukiza, celui qui suit les chaines YouTube des « groupuscules terroristes » dont il n’a pas cité les noms, celui qui partage ou commente les publications de ces groupes, est par ce fait en train d’« utiliser un site d’un groupe terroriste », au sens de la loi citée au-dessus. Il a insisté sur l’interprétation de l’acte de liker : «C’est partager et adhérer aux actes de ce groupuscule terroriste ». Il a conclu en disant que le Parquet rwandais s’il en a les preuves va poursuivre ceux qui auront liké : « Tu commets une infraction au même titre que celui qui a créé la chaine You tube ».
Les propos d’Edwin Mukiza sont venus appuyer le tweet du n°2 de la diplomatie rwandaise Olivier Nduhungirehe, qui le 19 octobre 2019 a interpellé l’ancienne Miss Rwanda Jolly Mutesi en utilisant son deuxième compte Twitter Ndoli Gitare pour avoir liké un tweet de Fred Muvunyi, ancien président de la Commission Rwandaise des Medias (RMC) qui vit aujourd’hui en exil en Allemagne.
Le 4 octobre 2019, le sénat rwandais rendait public une liste des médias considérés comme faisant la promotion de l’idéologie du génocide.
Ces sites, la liste n’est pas exhaustive, sont bloqués au Rwanda, leur consultation est implicitement interdite, dorénavant les personnes qui consulteront les chaines YouTube sociaux de ces acteurs de la société rwandaise ou leurs comptes sur les réseaux sociaux encourront le risque d’une peine d’emprisonnement entre 10ans et 15 ans et une amende comprise entre 10 .000.000 FRW (environ 9 800€) et 15.000.000 FRW (environ 14 700€) .
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[1]Texte original de la loi rwandaise. La traduction du texte en Kinyarwanda est la suivante : « Afin de faciliter la communication des dirigeants du groupe terroriste, de ses membres, de mobiliser les fonds ou diffuser les idées ou informer du fonctionnement du groupe terroriste »