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Rwanda : Victoire Ingabire, lauréate du Prix international des droits de l’Homme

Rwanda : Victoire Ingabire, lauréate du Prix international des droits de l’Homme
Raîssa et Rist, deux des trois enfants de Victoire Ingabire, qu’elle n’a plus vu depuis près de 10 ans, recevant pour son compte le prix international des droits de l’Homme.

Pour son engagement en faveur des droits de l’Homme et la promotion des droits civils, politiques et sociaux au Rwanda, l’opposante rwandaise Victoire Ingabire vient de remporter le Prix international des droits de l’Homme 2019, décerné par l’association des droits de l’homme espagnole (APDHE). L’opposante rwandaise s’est vue décernée le prix en compagnie de Nora Morales de Cortiñas, une militante des droits de l’Homme argentine. 

Le prix international des droits de l’homme espagnol est remis à une personne remarquée pour son engagement et son dévouement en faveur des droits de l’Homme. Cette prestigieuse récompense vient d’être attribuée à l’opposante rwandaise Victoire Ingabire, pour son combat en faveur des droits humains et des libertés civiles au Rwanda, un pays où l’une des dictatures les plus répressives du globe règne sans partage depuis plus de 25 ans.

L’opposante rwandaise qui a récemment démissionné à la tête du parti FDU-Inkingi, pour créer un autre parti politique DLT-Umurinzi ‘Développement et Liberté pour Tous’, connu sous son sigle en anglais DALFA, n’a pas pu faire le déplacement à Madrid pour recevoir en mains propres ce prix. En effet les autorités rwandaises le lui en ont empêché en refusant de lui donner l’autorisation de sortir du Rwanda. 

Celle que ses partisans surnomment parfois la « Nelson Mandela rwandaise » en raison de son engagement à résoudre les problèmes du pays par la voie du dialogue, a été représentée  à la cérémonie de remise de prix par son mari, sa sœur et ses enfants, qu’elle n’a pas vu depuis près de dix ans. Néanmoins, elle a pu prononcer un discours via vidéo conférence, dans lequel elle est revenue sur la situation catastrophique en matière des droits humains au Rwanda, en évoquant les cas de ses nombreux collaborateurs assassinés, ceux en prison et d’autres portés disparus au cours des dernières années. « Ce prix prouve que mon combat a un sens » a-t-elle souligné dans une interview qu’elle a accordée à Umubavu tv online.

En 2012, Madame Ingabire avait été nominée, en compagnie de Bernard Ntaganda et Déogratias Mushayidi, pour le prestigieux prix Sakharov du parlement européen, qui récompense chaque année des personnalités ou des collectifs qui « s’efforcent de défendre les droits de l’Homme et les libertés fondamentales », le prix fut discerné cette année-là à deux militants iraniens. 

L’opposante était rentrée au Rwanda en janvier 2010 pour se présenter aux élections présidentielles après une quinzaine d’années passées en exil aux Pays-Bas. Quelques mois seulement après son retour, elle avait arrêtée puis condamnée pour « minimisation du génocide de 1994 et propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence », avant d’être emprisonnée durant 8 années.

Le 7 décembre 2018, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples avait estimé que les droits fondamentaux de l’opposante avaient été bafoués et avait condamné le gouvernement rwandais à lui verser 65 230 000 francs rwandais (72 000$) en guise de réparation des préjudices matériels et moraux occasionnés par ses huit années d’emprisonnement.


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