Floribert Chebeya
KINSHASA 30/12 (AFP-BELGA) – La cour militaire de Kinshasa, qui juge depuis six semaines huit policiers accusés du meurtre du militant congolais des droits de l’homme Floribert Chebeya Bahizire, a auditionné jeudi comme « témoin » le chef des services spéciaux, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le général Innocent Unyon Vakpa, qui a comparu à la demande de la partie civile, a été interrogé sur ses relations professionnels avec ses subalternes, en l’occurrence le colonel Daniel Mulalay, l’un des principaux accusés dans cette affaire.
« Je ne parlerai pas de la haine. Amitié? Je dirai non, inimitié oui. Quand votre chef traite directement avec son subalterne en vous ‘sautant‘, ça frustre », a déclaré le général Unyon.
« Le colonel Mukalay a la protection de l’échelon supérieur » de la police, a-t-il ajouté, se demandant « pourquoi mon adjoint (le colonel Mukalay) travaille loin de moi (…) alors qu’il a un bureau aux services spéciaux ».
Il a également affirmé que l’inspecteur général de la police, le général John Numbi – suspendu de ses fonctions pour avoir donné rendez-vous, qui n’a pas eu lieu, à Chebeya à la veille de sa mort – donnait des missions au colonel Mukalay à son insu.
La cour a fixé sa prochaine audience au 6 janvier, pour la suite de l’examen de l’accusation pour association des malfaiteurs.
Les huit policiers, dont trois sont en fuite, sont accusés notamment d' »association de malfaiteurs, assassinat et enlèvement ».
M. Chebeya, 47 ans, directeur exécutif de l’ONG la Voix des sans voix (VSV), a été retrouvé mort le 2 juin dans sa voiture, les mains liées dans le dos, sur une route à la périphérie de Kinshasa.
Son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi, qui l’avait accompagné à ce rendez-vous avec le général Numbi, est toujours porté disparu. Pour la VSV et leurs proches, les deux hommes ont été assassinés.
